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Céréales, positionner les apports d’azote au plus près de la pluie

Dans les situations nécessitant un apport d’azote, un minimum de pluie permettra d’optimiser l’efficacité des engrais.

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La période de fraîcheur de mi-février à début mars a ralenti le développement des céréales. Dans de nombreuses parcelles, les stades n’ont pas ou peu évolué, la végétation est restée stationnaire depuis une quinzaine de jours. Dans les sols hydromorphes, cette stagnation des cultures est renforcée par l’excès d’eau prolongé.

La fin de la période pluvieuse permet enfin le ressuyage progressif des parcelles. Toutefois, les amplitudes thermiques toujours marquées et le vent d’est compliquent la réalisation des chantiers de pulvérisation.

Les parcelles sont actuellement à des stades très hétérogènes :
– Les parcelles les plus précoces ont dépassé le stade 1 nœud.
– La majorité des parcelles est au stade épi 1 cm.
– Dans certaines situations, on est encore en cours de tallage.

Dans tous les cas :
– Attendre que les sols ressuient et redeviennent portants pour passer. Cela devrait être le cas dans la plupart des parcelles cette semaine.
– Penser à reporter 40 à 60 kg N/ha pour piloter un apport à dernière feuille.

Adapter la fertilisation à chaque situation

Toutes les parcelles n’ont actuellement pas les mêmes besoins immédiats en azote. L’urgence d’intervention dépend du stade des cultures et de l’engrais qui a éventuellement déjà été apporté.

Dans les situations où les besoins sont actuellement pourvus, il n’y a pas d’urgence pour apporter l’azote et il est préférable d’attendre des conditions plus favorables à l’assimilation rapide de l’engrais. En effet, les conditions météo actuelles ne sont pas favorables à une bonne valorisation de l’engrais azoté (temps sec et vent desséchant). Lorsque c’est possible, il est préférable de déclencher la fertilisation en s’appuyant sur les prévisions météo. Positionner l’apport juste avant une pluie garantit une valorisation maximale de l’engrais, en particulier pour les formes d’engrais les plus sensibles à la volatilisation comme la solution azotée et l’urée non protégée.

• Pour les parcelles ayant atteint ou dépassé le stade épi 1 cm (distance entre le plateau de tallage et le sommet de l’épi en croissance dans la tige) :

– Si un premier apport a déjà été réalisé. 
Ces parcelles ne sont pour le moment pas exposées à une carence azotée pénalisante. Il n’y a donc pas de précipitation à avoir cette semaine pour effectuer ce complément d’azote compte tenu des prévisions météo.
– Si aucun apport n’a été effectué à ce jour (cas des parcelles hydromorphes non portantes jusqu’à début mars). 
Apporter dès que le sol est portant pour bénéficier de l’humidité résiduelle.

Dans ces situations, le stade déjà avancé expose la culture à une carence préjudiciable, dont les conséquences sont souvent aggravées par l’excès d’eau prolongé que nous avons connu en début de montaison. La réponse à l’apport d’azote ne sera que partielle jusqu’à l’arrivée de nouvelles pluies significatives pour valoriser pleinement l’azote épandu. Il faut en effet au moins 15 mm de pluie après l’apport pour que l’engrais soit assimilé.

Dans tous les cas, l’apport prévu à épi 1 cm devra être soldé avant début avril pour permettre le pilotage du dernier apport.

• Pour les parcelles qui sont encore en cours de tallage – épi décollé mais n’ayant pas encore atteint 1 cm :

Si possible, attendre qu’une pluie significative soit annoncée pour apporter l’engrais azoté. En l’absence de pluie, il est inutile de fractionner l’apport prévu autour du stade épi 1 cm. Il est préférable dans ce cas de privilégier les conditions d’application et de tout apporter en une seule fois juste avant la pluie.

A noter : une carence azotée survenant fin tallage – début montaison sur des cultures très développées limitera le développement des plus jeunes talles, non productives, qui de toute façon sont appelées à disparaître au cours de la montaison. Un jaunissement dû à un défaut d’alimentation azotée survenant sur des parcelles bien développées n’aura aucune conséquence sur le rendement à ce stade.

Message rédigé par Arvalis – Institut du végétal avec l’appui des techniciens d’Agrial, d’AMC, de la CAM, des établissements Hautbois, de Soufflet Atlantique et des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire.

Sabine Battegay, Anne-Monique Bodilis, Benjamin Pointereau (Arvalis – Institut du végétal), Hélène Lagrange (Arvalis – Institut du végétal)

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