–stop–
Le développement du blé est conditionné par des facteurs de deux types :
– des facteurs propres à la variété, d’origine génétique,
– des facteurs environnementaux, liés au climat.
Les années chaudes, comme la campagne 2015-2016, favorisent la montaison précoce des céréales ; en particulier des variétés les plus précoces à montaison peu sensibles à l’effet de la lumière du jour. En 2016, les variétés les plus précoces ont atteint le stade « épi 1 cm » début février avec un risque sanitaire associé plus élevé : verse, maladies, risque gel…
En cas de semis précoces, l’itinéraire doit être adapté : protection de semences, programme désherbage renforcé dès l’automne…
Les variétés les plus demi-précoces (6,5) sont à réserver aux sols bénéficiant d’une bonne réserve hydrique et peuvent être semés dès la 2e partie du mois d’octobre ; en privilégiant les parcelles saines (pression adventices peu élevée). Attention de bien adapter les densités de semis pour éviter les trop fortes biomasses.
Les variétés plus précoces sont à semer plutôt sur la dernière décade d’octobre ; voir début novembre pour les plus précoces. Elles sont bien adaptées en sols plus superficiels ; ou derrière des cultures de printemps récoltées tardivement.
Vous trouverez ci-dessous les dates de semis optimales pour les différentes variétés cultivées dans la région. Elles combinent valorisation du potentiel et moindre risque agronomique.
Figures 1 et 2 : dates de semis optimales pour différentes variétés
• Dates de semis optimales
• Groupes variétaux
Quelle densité de semis ?
Trois facteurs principaux doivent être pris en compte pour calculer la densité de semis : date de semis, type de sol, qualité de préparation de la parcelle. Ces facteurs vont jouer sur le taux de perte à la levée et la faculté de la céréale à taller.
La variété n’est pas un critère à prendre en compte, autrement dit, les variétés qui tallent peu n’ont pas à être semées plus denses. En effet, elles s’appuient naturellement sur un faible nombre d’épis pour élaborer leur rendement; augmenter la densité de semis aurait pour conséquence d’altérer la fertilité de l’épi.
Figure 3 : préconisations de densités de semis (pour des pertes attendues à la levée de 20 %) en blé tendre
Les blés hybrides doivent avoir une densité réduite de 30 % par rapport au tableau ci-dessus.
Figure 4 : Préconisations de densités de semis (pour des pertes attendues à la levée de 20 %) en blé dur
Nos préconisations sont basées sur l’utilisation de semences de bonnes qualités germinatives (95 %). En cas de semences présentant un taux de germination plus faible, le nombre de grains à semer doit être ajusté selon la formule suivante :
Nb grains à semer/m² = Préconisation Arvalis (tableau ci-dessus) X (95 / Faculté germinative mesurée)
Par exemple dans le cas d’un semis de fin octobre en sol profond, et pour un lot de semences présentant une faculté germinative de 85 % : Nombre de grains à semer = 220 grains/m² X (95/85) = 246 grains/m²
Pour le triticale
Semer clair est une des conditions de la réussite de la culture. Le triticale est pénalisé pour des densités supérieures à 260 plantes/m², quelle que soit la date de semis.
Les densités conseillées sont inférieures de 15 % à celles du blé.
Limiter les densités de semis permet de :
– Optimiser le potentiel.
– Limiter le risque de verse sur cette espèce assez sensible.
– Limiter le développement de l’oïdium qui devient préoccupant sur certaines variétés.
Et en orge ?
En condition non stressante, l’orge est une espèce qui talle bien. Le tallage est souvent excédentaire pour les semis précoces ; ce qui augmente la concurrence à la lumière lors de la montaison et rend la culture plus sensible à la verse et aux maladies. En conséquence, adapter sa densité de semis permet de diminuer ces risques :
Une densité de 180 à 240 grains/m² suffit pour assurer un peuplement épis optimum. Les orges hybrides sont à semer à 180 gr/m² pour les premiers semis.
Pour les semis plus tardifs, la densité de semis devra être augmentée : 10 % de semence en plus par quinzaine.
Calcul de la dose à semer par hectares
La dose (kg) à semer par hectare dépend bien entendu du PMG (Poids Mille Grains), qui varie en fonction de la variété mais aussi d’une année à l’autre.
Dose de semis (kg/ha) = (Nbre grains/m² x PMG en g) / 100
La campagne dernière ayant été peu favorable au remplissage, les PMG sont inférieurs aux PMG moyens. Si on prend l’exemple de notre essai blé tendre à Laroque Timbaut, le PMG était de 38 g en moyenne (toutes variétés confondues) alors qu’il est de 45 g en moyenne pluriannuelle dans le réseau ARVALIS Sud-Ouest.
Ce qui peut conduire à un excès de densité de 10 kg/ha soit environ 50 plantes/m² ! Ne pas en tenir compte conduirait à un semis trop dru avec tout ce que ça implique comme risque sanitaire (maladies, verse).
Dose de semis (kg/ha) en fonction du PMG (g) :