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Céréales, déjà le stade épi 1 centimètre dans certaines parcelles

L’hiver n’est toujours pas arrivé et les températures moyennes restent exceptionnellement douces. Certaines parcelles ont atteint le stade épi 1 centimètre, d’autres sont au stade tallage, ce qui amène à adapter les interventions à réaliser selon la situation.

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Ce climat doux cumulé avec des forts reliquats azotés et des variétés précoces à montaison peut conduire à des avances de stades considérables. Les situations les plus à risque : les blés durs et les blés tendres précoces à montaison semés trop tôt. Certaines variétés ne doivent pas être semées avant novembre dans notre secteur.

Dans les sols profonds, des variétés ont aujourd’hui dépassé le stade « épi 1 cm » : les blés durs, et les variétés de blé tendre Bologna, Descartes, Sollario, Galibier, Nogal… Le tallage est très important avec une présence forte des maladies : oïdium et rouille brune.

Dans les sols argilo-calcaires plus superficiels, les stades avancent mais ne devraient atteindre « épi 1 cm » que dans une dizaine de jours, en fonction des températures à venir. L’état des céréales est bon. La pression des maladies est moins élevée. On surveillera cependant l’évolution de la rouille brune.

Figure 1 : sommes de températures et cumul de pluie du 25 octobre au 26 janvier (station de Saint Antoine de Ficalba, normales Agen)
Les normales sont représentées par les lignes noires (décile 2, médiane, décile 8).


L’année 2015 est l’année la plus chaude de ces 20 dernières années. La pluviométrie est dans la normale après les fortes pluies de début janvier.

Dans les parcelles de blé ayant atteint le stade « épi 1 cm » et présentant de fortes biomasses

• Privilégier dès que possible une intervention avec un régulateur.

• Envisager une intervention sur oïdium si nécessaire. 

• Surveiller les autres maladies foliaires ; en particulier la rouille brune déjà très présente mais sur laquelle il est inutile d’intervenir avant 1 nœud.

• Adapter sa fertilisation azotée : une première fraction de l’apport principal de 40 unités peut être envisagée dès la semaine prochaine ; à condition qu’aucun apport n’ait encore été réalisé. Si un premier apport a déjà été réalisé, on repousse l’intervention de 10-15 jours.

Dans les parcelles de blé au stade tallage avec des biomasses correctes

• Surveiller l’état sanitaire et l’évolution des maladies.

• Prévoir l’intervention désherbage de sortie hiver dès que possible. Les conditions actuelles sont bonnes.

• Evaluer le risque verse. 

• Prévoir d’apporter la première fraction de l’apport principal, avec du soufre dans les situations à risque. L’apport de soufre conseillé est de 40 unités dans les argilo-calcaires superficiels ou sableux, 20 unités dans les argilo-calcaires profonds.

Pour les orges, les parcelles sont moins régulières et ont été plus perturbées par les forts abats d’eau de début janvier. Un premier apport d’azote doit être envisagé. Pour les maladies, la pression oïdium est moins élevée. On observe de l’helminthosporiose mais il est trop tôt pour intervenir.

Déterminer le stade épi 1 cm en observant les maîtres-brins

L’élongation de la tige débute par un décollement progressif et lent du bourgeon de la tige principale. Tant que la hauteur de l’épi au-dessus du plateau de tallage n’a pas atteint 6 ou 7 mm, sa progression est assez lente et il est difficile de prévoir précisément une date d’apparition du stade.
A partir de 6-7 mm, il faut dans notre région entre 3 et 8 jours selon les températures pour atteindre le stade 1 cm. La mesure de ce stade doit être réalisée sur au moins une dizaine de brins maîtres pour avoir une appréciation correcte du stade.

Stade « épi 1 cm » : distance entre le plateau de tallage et le sommet de l’épi = 10 mm.
Attention à l’existence de faux nœuds pleins et blancs à la base de l’épi, qui induisent en erreur en plaçant l’épi plus haut que sur les autres tiges. On veillera à éliminer ce type de plante lorsque l’on mesure la hauteur moyenne de l’épi sur une parcelle.

Aude CARRERA, Bertrand DUCELLIER, Thierry GROSSOLEIL (Arvalis – Institut du végétal)

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