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Céréales, après la sécheresse d’automne, retour à la normale

Le point sur la météo de ces derniers mois, avec les conséquences sur le développement, la croissance, la nutrition azotée et le désherbage des céréales.

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Après un automne très sec, le retour progressif des pluies depuis la fin novembre a permis de reconstituer les réserves en eau des sols. Côté température, les périodes très contrastées se sont enchaînées. Octobre a été particulièrement doux voire chaud. La fraîcheur s’est installée durablement courant novembre et début décembre puis une douceur très prononcée s’est de nouveau installée.


Figure 1 : cumuls de pluies et de températures sur le poste de Niort (données Météo France)


Les cumuls de pluies depuis le 1er septembre se situent légèrement au-dessus du 1er quintile soit des cumuls correspondant aux deux années les plus sèches sur 10 ans. Le nord et l’ouest de la région sont sensiblement moins arrosés, alors que les cumuls sont nettement plus élevés sur l’est de la région (Charente limousine) (carte 1). Dans les parcelles hydromorphes, les excès d’eau sont sensibles et les cultures montrent des signes d’asphyxie ponctuelle (ronds qui jaunissent).


Carte 1 : Cumuls de précipitations du 1er septembre 2017 au 10 janvier 2018


Les températures se situent plutôt au niveau de la médiane.

Développement et croissance satisfaisants

Après des levées parfois difficiles et longues en raison de la sécheresse, le retour des pluies a permis de régulariser les peuplements. Sauf cas particuliers, ceux-ci sont généralement satisfaisants. La croissance a également bien repris avec le retour de la douceur. L’état général des cultures est très satisfaisant.

Côté nutrition azotée

La très faible pluviométrie de l’automne a limité le lessivage (lixiviation de l’azote). De même, la minéralisation, a été réduite par le manque d’eau et par les températures très fraîches de novembre/début décembre.

Les cumuls de pluies assez importants depuis la mi-décembre ont permis de reconstituer les réserves en eau des sols (RU) et entraînent depuis un peu de lessivage. Celui-ci est limité dans les sols profonds, modéré dans les sols intermédiaires, plus prononcés dans les sols superficiels.

Les quantités d’azote présentes dans les sols sont encore amplement suffisantes pour couvrir les besoins des cultures qui sont d’autant plus faibles que les sols sont saturés en eau.

Rappel : La création de la grande région Nouvelle-Aquitaine ne modifie pas les dates d’interdiction pour cette campagne : l’arrêté « PAR 2014 pour le Poitou-Charentes » est toujours d’actualité pour la campagne en cours, il est donc interdit d’apporter de l’azote aux céréales jusqu’au 31 janvier.

Désherber avant de fertiliser

Les conditions difficiles et sèches de novembre n’ont pas toujours permis de réaliser les interventions précoces ou ont limité leur efficacité. Les produits racinaires ont repris une certaine activité avec le retour des pluies mais il faudra surveiller l’état des adventices dans les prochains jours et se tenir prêt à intervenir dans les parcelles sales dès que les sols seront ressuyés. Les conditions climatiques actuelles sont favorables. Il est essentiel de mettre la priorité sur le désherbage avant tout apport de fertilisant.
 

Thibaud Deschamps, Céline Drillaud, Jean-Louis Moynier (Arvalis – Institut du végétal)

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