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Campagne 2018/2019, des turbulences à prévoir dans les ports russes ?

Des chargements mensuels records aux rumeurs à la mise en place de taxes à l’export, en passant par l’introduction d’exigences phytosanitaires supplémentaires, les rebondissements ne manquent pas sur la première partie de campagne en Russie.

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Tout commence bien pour les exports de blé russe…

Malgré une récolte moins importante en volume, les exports russes de blé tendre sur les trois premiers mois de la campagne enregistrent des records, atteignant 14 Mt, contre 9 Mt pour la moyenne des trois dernières campagnes (figure 1).

Figure 1 : rythme de chargements des blés russes

Source : Compilation France Export Céréales

Les blés russes se sont imposés en leader sur le marché égyptien, et ils sont venus fortement challenger les blés français en Afrique de l’Ouest et notamment au Sénégal.

Début octobre, à la suite d’une visite d’une délégation algérienne en Russie, on apprenait que ces derniers étaient intéressés pour tester le blé russe… Le marché français en a frémi, de peur de perdre des parts de marché chez son principal client !

…mais la situation devrait se corser pour la suite de la campagne

Mais différentes informations viennent enrayer ce très bon début de campagne. Tout commence en août, avec les rumeurs sur la potentielle mise en place de taxes à l’export… Plusieurs rencontres ont eu lieu entre le gouvernement russe et les exportateurs à ce sujet. A l’heure actuelle, il est stipulé qu’il n’y a pas de raisons de mettre en place de telles taxes… Episode à suivre en fin de première partie de campagne !

Puis, début octobre, l’agence phytosanitaire russe alerte sur la possibilité de fermer une trentaine d’installations de manutention du grain à Rostov et Krasnodar, qui ne répondent plus aux critères de sécurité des céréales… Cela pourrait fortement ralentir les chargements de bateaux puisqu’une grande partie de ces installations seraient situées sur les terminaux portuaires. L’agence a annoncé qu’elle allait faire un certain nombre de contrôles dans les ports de la mer d’Azov et de la mer Noire avant de décider d’une fermeture ou non des installations concernées.

Vient se rajouter à ce stress pour les opérateurs, l’introduction d’exigences supplémentaires en matière d’inspection phytosanitaire. Cela a pour conséquence direct le ralentissement des chargements puisqu’il faut jusqu’à 14 jours de plus qu’auparavant pour que les exportateurs obtiennent les documents complets à soumettre à la douane ! Certains bateaux en chargements ne respectant pas ces nouvelles règles seraient même bloqués dans les ports…

Ces différentes informations laissent penser à un ralentissement des chargements russes dans les semaines et les mois à venir. Cette baisse devrait concorder avec la diminution traditionnelle des exports russes en raison de l’hiver.

Pour atteindre leur potentiel d’export de blé tendre estimé à 35 Mt, les Russes devraient encore charger 20 Mt. Cela se fera donc très certainement à un rythme bien moins soutenu que ces premiers mois de campagne, laissant ainsi davantage de place aux blés français !

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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