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Brésil, une récolte de blé qui s’annonce plus faible après une année record en 2016

Selon les premières estimations, la récolte 2017 de blé au Brésil sera plus faible que celle de l’an passé.

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Plusieurs facteurs amènent les experts à établir ces prévisions.

Tout d’abord, malgré une récolte 2016 abondante pour le Brésil (6,7 Mt selon la Conab), ce dernier a continué d’importer massivement du blé argentin (3,4 Mt) et, dans une moindre mesure, du blé américain (1,3 Mt). Force est de constater que les meuniers brésiliens n’ont pas utilisé le surplus de blé local et qu’en plus, les exports du Brésil n’ont pas été à la hauteur des attentes à 0,7 Mt contre 1,1 Mt la campagne précédente (figure 1).

En résulte automatiquement un stock de report en forte hausse qui pèse désormais sur les cours du blé brésilien (tableau 1). En plus, les coûts de production sont repartis à la hausse, en lien avec la reprise de l’activité économique du pays après deux années consécutives de récession.

Ces deux facteurs ont donc dissuadé une partie des agriculteurs à semer du blé pour 2017. Les surfaces diminuent de 200 000 hectares selon le Conab, passant de 2,1 Mha (2016) à 1,9 Mha (2017). Les semis ont d’ailleurs débuté dans le Sud du Brésil dans les Etats du Parana et de Rio Grande do Sul.

La production devrait par conséquent être moins importante, mais les imports eux sont prévus à la baisse pour 2017/18 en raison de l’important stock de fin en 2016/17.


Figure 1 : évolution du bilan du blé au Brésil depuis la campagne 2011/12 (en millions de tonnes)


Tableau 1 : bilan du blé brésilien au 11/05/2017 (en millions de tonnes)

L’origine française peu compétitive pour le marché brésilien

Bien que le Brésil soit le 5e importateur mondial de blé, les origines françaises n’arrivent jamais jusqu’au Brésil. Le pays va d’abord privilégier les blés sud-américains qui bénéficient de l’accord de libre-échange du MERCOSUR, et s’il doit compléter ses volumes, il préfèrera les blés nord-américains, plus proches géographiquement et donc plus avantageux en termes de coût de transport. Enfin, les Brésiliens sont exigeants en teneur en protéines, et les blés français qui pourraient répondre aux critères qualitatifs ne sont donc pas compétitifs vis-à-vis des origines concurrentes.
 

D’après les informations de Leandro Pierbattisti,

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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