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La campagne 2016/2017 est marquée par un fort déficit hydrique au printemps qui sera finalement compensé par un très bon rayonnement permettant de très bonnes fertilités épis. Point également positif : la pression maladie est très faible cette année. Le remplissage a par contre été entravé par de l’échaudage en fin de cycle, plus ou moins important selon les parcelles, en fonction du déficit hydrique déjà subi et de la précocité des variétés.
Automne et hiver : plutôt frais et très sec
Les implantations ont été réalisées en bonnes conditions et assez rapidement. Les semis tardifs ont pu être réalisés sans difficulté jusqu’aux premières gelées début décembre.
Les ravageurs à l’automne sont discrets, excepté quelques dégâts de limaces observés en situations à risque. Les désherbages d’automne sont globalement satisfaisants, surtout pour les interventions réalisées à partir de la mi-octobre qui bénéficient du retour de la pluie.
L’automne et le début de l’hiver se caractérisent par un déficit de pluviométrie de 20 à 50 % par rapport à la normale, selon les secteurs. Les quelques épisodes de gel en janvier sont sans conséquence pour les céréales. L’absence de drainage hivernal est à l’origine de reliquats azotés globalement élevés, avec toutefois de fortes hétérogénéités.
Un printemps toujours sec
A la sortie d’hiver, les efficacités des antigraminées ont pu décevoir du fait des conditions climatiques moins favorables (temps peu poussant, sec avec parfois de grandes amplitudes thermiques). Le tallage est bon pour les semis précoces mais les semis tardifs montrent des peuplements parfois plus limités et certainement un enracinement moins bon.
A la reprise de végétation, le manque de pluie est toujours présent et les stades évoluent lentement. Le stade épi 1 cm est atteint en moyenne autour du 25 mars dans la région.
La montaison a lieu en conditions sèches (surtout en avril) et des régressions de talles s’observent en particulier sur les terres superficielles, les précédents blés et les semis derrière betterave arrachées tardivement (souffrant alors le plus du déficit hydrique).
Au final, le nombre d’épis/m² se situe dans la moyenne pluriannuelle (563 épis/m²), mais avec de très fortes hétérogénéités (de 300 à plus de 700 épis/m²) selon la date de semis et la force du déficit hydrique au printemps (sol/lieu) et l’impact du tassement de sol (précédent) (tableau 1).
Tableau 1 : Nombre d’épis/m² (synthèse régionale)
Le printemps est marqué par une très faible pluviométrie entre le 10 mars et la fin avril, à l’origine de perte par volatilisation des apports azotés. Les situations sont variables selon les formes utilisées et les dates d’apport. Heureusement, le retour des pluies fin avril, autour de la sortie de la Dernière Feuille, permet une bonne valorisation des derniers apports d’azote ce qui permet de redresser la situation.
Des températures gélives sont réapparues pendant la deuxième quinzaine d’avril. A cette période les blés sont entre le stade 2 nœuds et dernière feuille pointante pour les plus précoces. Dans la très grande majorité des parcelles, il n’y a pas d’incidence. Les escourgeons et les orges de printemps ont pu être plus exposés et quelques symptômes sur épis peuvent être observés.
Les conditions climatiques sèches au printemps ont également été défavorables au développement des maladies. La nuisibilité finale est faible à très faible. L’oïdium et la rouille jaune sont parfois présents en situations à risque mais globalement bien maitrisés. Les conditions sèches ne sont pas favorables à la septoriose et à la fusariose. La rouille brune quant à elle, fait son apparition en fin de cycle avec les températures élevées.
Très bonne fertilité épis, mais échaudage de fin de cycle
Les conditions climatique au moment de la floraison sont exceptionnelles, avec de très bons rayonnements (+5 à 15 %) entre le stade 2 nœuds et floraison. Les coefficients photothermiques sont très bons et les fertilités épis très bonnes avec 45 grains/épis, soit +15 % par rapport à la moyenne (tableau 2).
Tableau 2 : Nombre de grains/épi (synthèse régionale)
Le bon rayonnement post-floraison installe des niveaux d’enveloppes de grains élevés (indicateur de PS élevés). Mais le stress thermique (et hydrique) qui perdure sur la fin de cycle impacte négativement les Poids de Mille Grains (PMG). Ceux-ci se situent en moyenne à 38 g, soit -16 % par rapport à la moyenne pluriannuelle (tableau 3).
Tableau 3 : Poids de Mille Grains – PMG (synthèse régionale)
Une récolte de qualité et en quantité satisfaisante
Les rendements en blé tendre sont estimés à ce jour autour de 86 q/ha pour la Picardie (89 q/ha dans la Somme, 85 q/ha dans l’Aisne et 83 q/ha dans l’Oise). Les résultats en parcelle peuvent pourtant être très hétérogènes, allant de 40 q/ha à plus de 115 q/ha selon les secteurs, types de sol et dates de semis ! Dans le Nord – Pas-de-Calais, les rendements sont légèrement plus élevés, avec une moyenne proche de 90 q/ha. Un gradient décroissant Ouest / Est s’observe, en lien avec les pluies du printemps.
Les teneurs en protéines sont élevées avec une moyenne proche de 12 %, allant de 10 à 13 %.
Les Poids Spécifiques (PS) sont également élevés en général autour de 77-80 kg/hl et sont restés correctes même après les épisodes pluvieux.