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Blé tendre, un traitement tardif est-il nécessaire ?

Les conditions climatiques actuelles, humidité et chaleur, provoquent une pression maladies fortes sur la fin de cycle des blés tendres. Ainsi, pour prolonger la protection contre les maladies de fin de cycle, la question se pose actuellement de réaliser un traitement tardif.

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Le but du traitement tardif appliqué post-floraison est de prolonger la protection pour maintenir l’activité photosynthétique de la plante aussi longtemps que nécessaire. Pendant la période de remplissage, une perte de surface verte conduit généralement à un déficit d’accumulation de matière sèche dans le grain, et donc à une perte de rendement. Au stade pâteux, le remplissage est terminé. Compte-tenu du délai d’incubation (délai entre les contaminations et l’apparition des symptômes), une plante contaminée au stade laiteux, n’exprimera de nouveaux symptômes que deux à quatre semaines plus tard, en fonction des conditions de température et selon la maladie (rouille brune ou septoriose). Dans bon nombre de cas, la perte de surface verte débute vers le stade pâteux. Au final, il est préférable de terminer la protection au stade laiteux, ce qui correspond au stade épiaison +450°C.

Quel bénéfice peut-on attendre d’un traitement tardif ?

En 2008, où nous avions une pression parasitaire tardive, des essais d’opportunité ont permis d’estimer les gains de rendement que pouvait engendrer un traitement tardif post-floraison. Sur neuf essais, les traitements tardifs sont orientés majoritairement contre un complexe constitué de septoriose et fusariose (même si post-floraison un traitement n’a que peu d’effet contre la fusariose). En moyenne on obtient des gains de rendement brut de 4,2 q/ha et de 1,7 q/ha de rendement net.

Figure 1 : gains de rendements (bruts et nets) engendrés par un traitement tardif (essais Arvalis – année 2008)

Quelle est la situation aujourd’hui en Normandie ?

• Situations où le stade épiaison +430°C (grain formé, aqueux à laiteux) est dépassé => trop tard pour une intervention fongicide. Cela correspond aux épiaisons autour du 20 mai dans la région soit la majorité des situations (figure 2).

• Situations où le stade épiaison +430°C non encore atteint (figure 2) : ces situations correspondent aux parcelles semées fin octobre – début novembre situées en bordure maritime Nord dont les épiaisons sont postérieures au 27 mai. Une intervention est possible si :
– une intervention fongicide a eu lieu il y a plus de 20 jours. 
– une intervention fongicide a lieu au stade début floraison mais avec une dose réduite de fongicide → manque de persistance.

On conseillera une intervention avec une enveloppe financière de 20 euros avec un produit type Prosaro à 0,4 l/ha.

â–º Ces situations restent très limitées dans la région actuellement.

Dans tous les cas, on veillera à respecter le Délai Avant Récolte (DAR > 35 jours ou BBCH < 71 soit grain formé).

Figure 2 : cumul de température base 0°C pour différentes dates d’épiaison et différents postes météo de la région Normandie (mise à jour 23/06/2016 – données Météo France)

 

Delphine Cast, Elodie Jouanneau (Arvalis – Institut du végétal)

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