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Blé tendre, préparer les programmes de protection de 2015

Voici quelques repères pour construire les stratégies fongicides sur blé tendre pour la campagne 2014/2015.

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En cours de campagne, il faudra bien sûr prendre en compte le contexte de la saison et les conditions climatiques qui influent sur le développement des maladies afin d’ajuster en cours de campagne à la hausse ou à la baisse, les programmes de base bâtis a priori.

Pas plus d’un SDHI par saison !

Pour minimiser les risques de résistance, nous préférons ne pas recommander de doubler les solutions SDHI dans les programmes. Malgré le bénéfice qui pourrait en résulter certaines années, dans certaines régions avec les situations agronomiques où la pression parasitaire est la plus forte. Dans ces situations, renforcer la dose, en privilégiant plutôt le traitement au stade dernière feuille à épiaison (T2), peut être une alternative.

Mieux vaut donc diversifier les modes d’action, en essayant de respecter les règles suivantes :
– pas plus d’un prochloraze, pas plus d’une strobilurine et pas plus d’un carboxamide par campagne ;
– alterner si possible les IDM (triazoles) au cours de la saison : éviter d’utiliser deux fois la même matière active.

Des programmes en 1, 2 ou 3 applications à adapter à la variété, à la région et à l’année

Traitement à épi 1 cm : uniquement en cas de rouille jaune précoce

Sur rouille jaune uniquement, les produits à base de triazoles (ou double triazoles) ont une efficacité très satisfaisante. Ils peuvent être complétés éventuellement par une strobilurine. Plus que le produit, c’est le délai entre deux interventions qui est important. Avec une pression comme celle observée en 2014, les produits ne dépassaient 20 jours de protection.

Le chlorothalonil, un bon partenaire pour traiter la septoriose au stade 1 à 2 nœuds

Sur septoriose, les triazoles sont proposés de préférence associés avec du chlorothalonil pour renforcer leur efficacité sur septoriose. Le chlorothalonil étant un fongicide multisites, il présente un risque de résistance très limité.

En cas de risque piétin verse, on préférera recourir aux variétés résistantes.

Si un traitement s’avérait absolument nécessaire, l’association de métrafénone et de cyprodinil nous semble la solution la plus adaptée aux situations agronomiques où le piétin verse est très présent.

Plusieurs alternatives pour les traitements au stade dernière feuille à épiaison

En complément des triazoles, les SDHI et/ou les strobilurines trouvent leur place en T2, du stade dernière feuille au stade épiaison.

Sur septoriose, pour les régions de la bordure Atlantique et le Sud-Ouest, l’adjonction de prochloraze renforce généralement l’efficacité des triazoles, et constitue une alternative aux SDHI en T2.

Dans le cas de variétés sensibles à la rouille brune et pour les régions où la maladie est la préoccupation majeure, parce que particulièrement difficile à contrôler, l’adjonction d’une strobilurine est proposée de 0,2 à 0,3 l/ha.

Eviter certaines strobilurines pour le traitement à floraison

Attention, éviter l’azoxystrobine, et la picoxystrobine en T3, pour toutes les situations agronomiques où le risque fusariose est avéré et pour lesquelles l’objectif de qualité sanitaire est prioritaire. Préférer dans ce cas un triazole antifusarium seul ou éventuellement Swing Gold ou Fandango S (1).

Si l’on souhaite privilégier le rendement, une association triazole + strobilurine pourra être proposée à la floraison : dose recommandée : 0,2 à 0,3 l/ha de strobilurine.

(1) La dimoxystrobine (Swing Gold, ou Swing Gold + Caramba Star) et la fluoxastrobine (Fandango S) peuvent être utilisés en T3 pour lutter contre les fusarioses. Les résultats acquis récemment ont montré que les effets négatifs observés sur la qualité sanitaire, du fait de l’utilisation des strobilurines à la floraison, étaient généralement absents ou peu marqués avec ces deux molécules.

Gilles COULEAUD, Jean Yves MAUFRAS (ARVALIS – Institut du végétal)

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