cover blank wikiagri

Blé, piloter le dernier apport d’azote pour faire du rendement et des protéines en 2016

Le pilotage des derniers apports d’azote constitue un levier important pour adapter la dose d’azote au potentiel de production et de teneur en protéines.

–stop–

Les blés montrent aujourd’hui un visage très prometteur :
• Le nombre de tiges susceptibles de donner des épis n’est pas limitant.
• Les apports d’azote à l’approche du stade épi 1 cm ont été valorisés grâce aux pluies enregistrées fin mars.
• La fertilité des épis est boostée grâce à l’ensoleillement élevé enregistré actuellement.

Entre un objectif de rendement calculé au mois de février sur la base des cinq dernières années, et le potentiel des blés en cours de montaison, il peut y avoir des écarts significatifs.

Voir pointer la dernière feuille (DFP)

Afin d’assurer le meilleur compromis rendement / teneur en protéines, si on devait retenir un stade, ce serait le stade dernière feuille pointante (DFP).

Figure 1 : effet du positionnement au troisième apport sur le rendement et la teneur en protéines (projet BOP)

En 2016, des derniers apports d’azote précoces, au stade 2 nœuds, peuvent entraîner une consommation de « luxe », en alimentant des tiges qui, soit ne monteront pas à épis, soit feront très peu de grains.*

Le stade dernière feuille pointante a pu être atteint au plus tôt dès le 20 avril sur les secteurs précoces de la moitié Nord de l’Yonne et le Val de Saône.

Il pourra être atteint au plus tard début mai sur les plateaux tardifs du Châtillonnais, voire des Plateaux de Bourgogne.

La plaine de Dijon se situe à l’intermédiaire avec une date prévue du stade DFP au cours de la dernière semaine d’avril.

Afin de trouver le bon compromis entre la théorie et la pratique, c’est à l’approche d’une période pluvieuse que ces derniers apports seront le mieux valorisés. Dans ces conditions, l’apport d’engrais peut être valorisé à hauteur de 80 – 90 %, d’autant plus s’il est fait avec de l’ammonitrate.

Si on s’appuie sur les statistiques de pluviométrie des 20 dernières années, la période à venir est favorable à la valorisation des engrais azotés 7 années sur 10 (figure 2).

Figure 2 : probabilité d’observer plus de 15 mm dans les 15 jours suivants

Si l’on en croit les prévisions de pluviométrie à venir (figure 3), la pluie pourrait de nouveau tomber à partir du 22 avril, par exemple à Auxerre et Dijon.

Figure 3 : prévisions météo de ces prochains jours

Dernier apport d’azote : entre 40 et 80 unités en un ou deux fois ?

Sur la base d’environ 40 unités réservées jusqu’à aujourd’hui sur la dose totale :

1/ En s’appuyant sur les recommandations d’un outil de pilotage de la fertilisation azotée interrogé au stade 2 nœuds :
• Le conseil est de « 0 » : renouveler le diagnostic au stade DFP.
• Le conseil est de « 20 à 40 » : appliquer l’engrais entre 2 nœuds et DFP à la veille d’un retour de pluie.
• Le conseil est de « 60 à 80 » : appliquer 30-40 unités entre 2 nœuds et DFP à la veille d’un retour de pluie puis 30-40 unités à l’approche du gonflement.

2/ En s’appuyant sur les recommandations d’un outil de pilotage de la fertilisation azotée interrogé à partir du stade dernière feuille pointante (DFP) :
• Le conseil est de « 0 » : renouveler le diagnostic à gonflement.
• Le conseil est de « 20 à 40 » : appliquer l’engrais à DFP.
• Le conseil est de « 60 à 80 » : appliquer 30-40 unités à DFP puis 30-40 unités à l’approche du gonflement.

3/ Sans utiliser d’outil de pilotage de la fertilisation azotée, appliquer 40 unités à DFP.

Enfin, il faut rappeler que la forme d’engrais ammonitrate est la plus efficace pour ce ou ces apports tardifs. Sous réserve d’être valorisée par la pluie, cette forme d’engrais n’est pas soumise au risque de volatilisation comme peut l’être la solution azotée.

NB : La forme urée peut être presque aussi performante que l’ammonitrate quand les conditions sont favorables : pluie derrière l’apport, sol non calcaire, luminosité modérée.

Article rédigé par les partenaires de « Blé Objectif Protéines » (BOP) : L. Pelce & D. Chavassieux (Arvalis – Institut du végétal), C. Boully (Bourgogne du Sud), M. Pageot (Ets Bresson), D. Ronget (CA 21), C. Vivier (CA89), JN. Herrgott (Cérépy), M. Mimeau (Dijon Céréales), D. Lachaud (Ets Ruze), A. Petit (SeineYonne), E. Bonnin (Soufflet Agriculture).

Diane Chavassieux, Luc Pelce (Arvalis – Institut du végétal)

Article Précédent
Article Suivant