Au sommaire : Bilan climatique – Reliquats azotés – Actualités phytosanitaires – Protection contre les limaces – Le matériel agricole betteravier au Sima – L’ITB au Sima sur le HubAgro – Publications.
–stop–
En février, l’ITB prépare la nouvelle campagne pour les prochains semis de betteraves, avec des conseils sur la fertilisation, mais aussi sur la préparation des sols et la protection contre les limaces. L’ITB a été présent au Sima 2015, mondial des fournisseurs de l’agriculture et de l’élevage du 22 au 26 février au sein du HubAgro.
Ce mois de février 2015 a été marqué par le défilé de nombreuses perturbations atlantiques. Il a été assez frais avec une température moyenne de 3,9°C, soit inférieure de 0,6°C aux normales saisonnières.
La pluviométrie de 58 mm a été proche des normales saisonnières égales à 48 mm. L’ensoleillement a été égal aux normales saisonnières ce mois-ci.
L’hiver météorologique 2014-2015 vient de se terminer au 28 février avec peu d’écart aux normales saisonnières, pas d’excès de températures ou de pluviométrie.
La campagne de mesure de reliquats azotés s’achève et les apports sont déjà réalisés dans la majorité des parcelles, dans de bonnes conditions mais avec un délai fertilisation – semis qui sera sans doute assez court pour les premiers semis. Les acteurs du développement et les laboratoires ont publié les synthèses départementales qui donnent les niveaux moyens de reliquats d’azote minéral en sortie d’hiver, classés par situations (précédent-type de sols).
Les conclusions sont assez unanimes sur l’ensemble des régions betteravières :
• Une augmentation des niveaux de reliquats d’environ 10 kg/ha par rapport à 2014 (Ile-de-France, Picardie, Nord), entre 10 et 20 kg en régions Champagne et Beauce. Elle est expliquée par un automne doux favorable à la minéralisation et des pluies hivernales modérées, voire faibles. Les reliquats sont bien répartis sur les 3 horizons, ce qui est cohérent avec le climat enregistré. Sur ce point, il semble que les mesures de reliquats sur 2 horizons, non justifiées par la profondeur de sol, sont toujours trop nombreuses. On doit rappeler que cette pratique amène un biais important dans le calcul de la dose.
• Un autre constat partagé est la forte variabilité des quantités d’azote mesurées pour une même classe, phénomène plus difficile à interpréter, d’autant plus que la pratique de couverts en interculture est a priori un facteur d’uniformisation des niveaux de reliquats. Notre explication pourrait être justement une grande variabilité dans la réussite des couverts. Quelle qu’en soit la cause, elle justifie nos conseils en faveur d’une mesure exacte réalisée à la parcelle. Nos préconisations, proposées dans les notes d’informations régionales ITB, ont insisté sur le respect de la dose préconisée, même en cas de dose conseillée faible inférieure ou égale à 50 kg/ha.
La société Dupont a reçu de l’ANSES un avis favorable concernant le renouvellement d’autorisation de mise sur le marché pour la préparation Safari à base de triflusulfuron-méthyl.
Dans certaines régions les dégâts de limaces peuvent être dommageables aux betteraves, allant parfois jusqu’au re-semis de la parcelle.
Dégâts de limaces : plantules sectionnées.
En cas d’observations de limaces, il est proposé d’évaluer le risque en réalisant des piégeages avant semis (4 pièges de 0 ,25 m² par site) complétés par les observations de suivi de la culture et des remontées d’informations via les BSV, Vigiculture®…
L’importance des dégâts est liée d’une part à la population de limaces présentes (noires/grises) mais surtout aux conditions climatiques à la parcelle au moment de la période de sensibilité de la culture qui s’étend de la levée jusqu’au stade 4-6 feuilles.
En fonction des résultats de piégeage et des conditions climatiques d’avant semis, une adaptation de la protection est à envisager. Si les dégâts sont observés pendant la période de sensibilité de la betterave et si les conditions climatiques, favorables aux limaces, persistent une protection post semis est souvent nécessaire.
Il est observé une diminution du nombre de marques présentes avec le regroupement sous la marque Holmer Exxact des marques historiques françaises Matrot et Moreau, de la marque Hollandaise Agrifac et de la marque Holmer.
De nombreuses évolutions concernant le scalpage des betteraves avec des scalpeurs à microscalpage sont présentes afin de répondre aux nouvelles normes de réception.
Il est à noter le travail des constructeurs sur des battes en caoutchouc afin d’enlever le maximum de pétioles avant le scalpage.
Les intégrales présentées lors de ce SIMA sont des intégrales avec de grandes capacités de trémie. Les intégrales se sont beaucoup développées ces dernières années en France et sont présentes aujourd’hui dans toutes les régions betteravières.
Nous observons également une recherche de la part des constructeurs afin de limiter le tassement des sols : pneumatiques type Michelin Ultraflex ou chenilles.
De nouveaux semoirs apparaissent sur le marché avec des éléments de semis plus lourds. La précision de semis restera un élément important lors du choix du semoir par l’agriculteur.
De nouvelles bineuses apparaissent sur le marché avec de nouveaux éléments bineurs et de nouveaux systèmes de guidage : caméra, RTK…
Durant les 5 jours du Sima 2015, l’ITB et 10 partenaires* étaient présents sur le stand institutionnel Le HubAgro pour proposer aux agriculteurs des conseils, des services et solutions concrètes pour accompagner leur quotidien et leur permettre d’être eux-mêmes acteurs de leurs réussites.
Le « Parcours des Bonnes Pratiques du HubAgro » : une sélection de 11 produits exposés au SIMA pour leurs caractères innovants et concrets. Parmi les 11, 3 ont été récompensés par les « prix coup de coeur du HubAgro » : traitement phytosanitaire localisé, homogénéité de l’épandage et sécurité des agriculteurs**.
*ACTA, CETIOM, ARVALIS – Institut du végétal, Irstea, ADIVALOR, APCA, Mes M@rchés, Mes P@rcelles, ONCFS, UIPP
** Lauréats des « prix coup de coeur du HubAgro »
• Novaxi – Garford pour sa rampe de pulvérisation Robocrop Spot Spray,
• Pichon pour son épandeur de fertilisant certifié éco-épandage
• Tracto-lock pour son système d’attelage sécurisé
• Un grand nombre de visiteurs, betteraviers, et autres acteurs de la filière et du monde agricole, ont été accueillis par les membres de l’ITB sur Le HubAgro.
• Des échanges riches et variés ont été complétés par la distribution de documentation spécialisée et des démonstrations en ligne et personnalisées de Perfbet, Silobet et des autres outils web de l’ITB.
• Des présentations de spécialistes ITB de l’agro-équipement, réalisées avec nos partenaires, ont permis de développer les sujets d’optimisation de récolte, d’intérêts et de faisabilité du désherbage mécanique et de la technique strip-till en betterave et colza.
La Technique Betteravière N°1015 du 3 février 2015 fait le point sur les enseignements du désherbage en 2014.
En 2014, l’état de propreté de la sole betteravière a été satisfaisant et la Technique Betteravière n° 1009 du 21 octobre 2014 fait état du bilan sanitaire et de ce bon résultat. Une fois de plus, le désherbage démontre son importance dans la conduite de la culture et confirme qu’il faut l’adapter de façon permanente à la situation de la parcelle. C’est aussi pour cette raison que, chaque année, l’ITB met en place dans son réseau d’expérimentation une série d’essais sur la thématique du désherbage. Les résultats acquis sur ces nouvelles techniques permettent aujourd’hui d’établir les meilleurs choix et conseils afin d’adapter au mieux la protection de la culture.
En 2014, plusieurs sujets ont été travaillés, notamment : l’évaluation des matières actives herbicides afin de composer un programme de post-émergence adapté à la flore présente dans la parcelle, la poursuite des travaux sur le Centium36CS, débutés en 2005, pour ajuster nos recommandations, l’appréciation de nouveautés qui seront disponibles dans la gamme herbicide en 2015.
La Technique Betteravière N°1016 du 17 février 2015 fait le point sur les conseils pour les apports d’engrais minéraux azotés (2 pages) et sur les coûts et l’efficacité du désherbage mécanique combiné (2 pages).
La gestion de la fertilisation azotée de la betterave sucrière inclut prioritairement l’établissement d’une dose conseillée calculée pour la parcelle. Mais elle ne se résume pas à cette seule étape. La dose calculée sera valorisée si les conditions d’efficacité de l’engrais sont respectées. Cette efficacité est conditionnée par le mode d’apport de l’engrais. Les apports d’azote minéral en sortie d’hiver doivent être gérés en tenant compte de divers paramètres : réglementaires, physiologiques et techniques. Des essais conduits en 2014 viennent confirmer les conseils de l’ITB qui privilégient les apports par enfouissement localisé, et les apports avant semis.
Le printemps 2014 a été d’un point de vue climatique difficile pour le désherbage mécanique avec un printemps humide. Malgré tout, le désherbage mécanique a été possible dans de nombreuses régions mais sur des intervalles de temps assez court. L’ITB étudie les différentes pistes de réduction des herbicides dont le premier objectif est de conserver des parcelles propres et sans adventices.
Les résultats d’une réduction d’herbicide sur la propreté des betteraves dépendent de nombreux facteurs dont les conditions météorologiques et le stade des adventices jouent un rôle important. Lors de cette Technique Betteravière, nous vous présentons les coûts des différents itinéraires de désherbage mécanique, les résultats de l’essai de désherbage mécanique combiné de Désherb’Avenir III ainsi qu’une présentation de deux événements de l’année 2015 : la présence de l’ITB sur le Sima, stand Le Hub Agro, en février, et l’organisation de Désherb’Avenir IV en mai. Désherb’Avenir IV est organisé dans l’Eure en partenariat avec le Syndicat Betteravier de l’Eure, le Cetiom, la Chambre d’agriculture de l’Eure, Arvalis-Institut du végétal et Saint Louis Sucre et avec le soutien du Conseil Général de l’Eure.
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. 
