En obtenant le prix Win Win décerné par la ville de Göteborg (Suède), Arash Derambarsh obtient la reconnaissance de la dimension internationale qu’il donne à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ce combat fait partie de ceux qui visent à redonner du sens à l’ensemble des filières alimentaires.
Lutter contre le gaspillage alimentaire, c’est aussi combattre l’opacité ressentie parfois par le grand public sur le comportement des filières de l’alimentaire. Pour un producteur agricole, cette lutte représente le souci d’éviter que son travail ne finisse en bout de chaine dans une poubelle, c’est une manière de le réhabiliter aux yeux du grand public.
En France, Arash Derambarsh assume pleinement cette lutte, débutée pour obtenir une loi finalement votée en février 2016, et qu’il prolonge depuis sans cesse sous tous les horizons.
En France donc, mais pas seulement. Le rayonnement de son action dépasse le cadre des frontières, et l’homme est écouté, pris au sérieux, cité en exemple pour cet acharnement à l’international.
A tel point qu’il vient de recevoir un prix dont les Français étaient jusqu’alors exclus, le prix Win Win. Avec ce prix, la ville de Göteborg (Suède) récompense l’homme de l’année en matière de développement durable. 2019 devient donc l’année de l’alimentation durable par ce choix du jury suédois.
Ce prix Win Win est particulièrement élogieux. Puisqu’il n’existe pas de prix Nobel du développement durable, il en occupe l’espace. A son palmarès, on trouve des noms prestigieux, tels ceux de Al Gore (qui a lancé le mouvement de reconnaissance du danger dû au réchauffement climatique) en 2007, ou encore de Kofi Annan (qui fut secrétaire général des Nations-Unies et un grand artisan du maintien de la paix entre les peuples) en 2011.
Le prix Win Win du développement durable 2019 (Gothenburg Sustainabily Award) sera remis officiellement le 31 octobre prochain. Le jury a communiqué sur les motivations de son choix : « Responsable de l’une des plus importantes empreintes environnementales de l’activité humaine, la production alimentaire est non seulement essentielle à notre survie, mais également à celle de toute la planète. Elle perpétue également l’un des paradoxes mondiaux les plus difficiles à résoudre – un tiers de la nourriture produite est jetée ou gaspillée, alors que trop de gens continuent à souffrir de la faim. Le lauréat de cette année a réussi à pointer du doigt cette injustice fondamentale, mais aussi, par son dynamisme et son action, permis de mettre en place des mesures concrètes impliquant un réel changement.
Les idées, l’initiative et les efforts d’Arash Derambarsh pour réduire le gaspillage alimentaire ont entraîné une modification de la loi française, qui interdit aux grandes surfaces et aux restaurants de jeter ou de détruire la nourriture invendue. La loi les oblige désormais à coopérer avec les associations et les banques alimentaires afin que la nourriture profite à ceux qui en ont besoin. Les objectifs mondiaux des Nations visent à réduire de moitié les déchets alimentaires sur l’ensemble de la chaîne alimentaire d’ici à 2030.
La réalisation de cet objectif passera forcément par un changement d’attitude chez le consommateur, mais également par un changement du système à plus grande échelle, notamment sur le plan législatif comme le montre l’évolution de la loi française. Le travail d’Arash Derambarsh a inspiré des gens dans le monde entier et a permis d’inscrire la question du gaspillage alimentaire à l’agenda mondial. Son exemple montre qu’il est possible de faire la différence et de prendre des mesures concrètes dans une direction durable en matière de production alimentaire.«
De son côté, Arash Derambarsh entend poursuivre cette lutte comme il l’a affirmé dans un communiqué : « C’est un grand honneur pour moi de recevoir ce prix, mais ma personne importe peu. Ce qui est important c’est la loi contre le gaspillage alimentaire qui permet aux personnes en situation de pauvreté, aux sans-domicile et à la classe moyenne invisible de bénéficier d’une aide alimentaire. J’en appelle désormais à l’Union Européenne, ainsi qu’à tous les pays du monde : Adoptez une loi similaire dans votre pays pour enfin mettre fin à cette aberration sociale, environnementale et économique. En France, grâce à cette loi, plus de 10 millions de repas sont distribués chaque année par les associations aux personnes qui en ont besoin. Soit une hausse de 22 % du don alimentaire aux associations. Il est de notre devoir de dire stop au gaspillage alimentaire pour lutter contre la pauvreté et pour notre planète.«
Qui l’eût cru ? Nous avons donc en France un homme qui avance dans le sens d’un mieux-être général, officiellement considéré comme tel à l’international…
Ci-dessous, photo d’archives (janvier 2018) montrant Arash Derambarsh en train de vérifier devant la presse l’application de la loi de lutte contre le gaspillage alimentaire en constatant qu’un magasin ne jette plus ses denrées alimentaires encore consommables.