Au Salon international de l’agriculture, Groupama a organisé plusieurs conférences portant sur ses missions d’assureur. L’une d’elle traitait de l’assurance multirisque climatique (MRC), un an après sa réforme.
La campagne de souscription de contrats multirisque climatique s’achèvera le 31 mars prochain, date à laquelle il ne sera plus possible d’assurer ses prairies. L’an passé, 9 % d’entre-elles étaient couvertes par un contrat MRC.
A compter de la campagne 2024, les assureurs géreront l’indemnisation liée à la solidarité nationale pour tous les éleveurs.
Si les prairies sont assurées par un contrat MRC, l’indemnisation équivaudra à 100 % des pertes au-delà de la franchise de 20 % ou de 25 % du contrat souscrit.
Si les éleveurs n’ont pas souscrit de contrat MRC pour leurs prairies, l’indemnisation liée à la solidarité nationale des prairies non assurées sera aussi prise en charge par les compagnies d’assurance. Elle couvrira 40 % des pertes déclarées au-delà des 30 % de franchise. L’an passé le taux de couverture était de 45 %.
A cette fin, tous les éleveurs doivent déclarer un interlocuteur agréé, qui sera un assureur.
Cette démarche de désignation est à réaliser sur une plateforme en ligne ouverte depuis le 1er mars 2024. Le site sera accessible « jusqu’au 31 mars 2024 pour les exploitants déjà partiellement assurés » et « jusqu’au 15 mai 2024 pour les éleveurs non assurés (date prévisionnelle) », précise le ministère de l’Agriculture.
L’interlocuteur agréé peut être la compagnie d’assurance auprès de laquelle les éleveurs ont déjà souscrit des contrats MRC ou habitation par exemple. Mais ils peuvent aussi choisir un autre assureur.
Le choix de l’interlocuteur agréé n’obligera aucunement l’éleveur de souscrire ultérieurement un contrat MRC pour ses prairies auprès de celui-ci.
« A l’avenir, il serait judicieux que les éleveurs puissent désigner leur interlocuteur agréé en remplissant leur dossier déclaration Pac sur lequel ils mentionnent leur contrat d’assurance MRC pour percevoir leur subvention», a déclaré Pascal Viné, directeur des relations institutionnelles à Groupama. Elle équivaut à 70 % du montant de la prime payée, hors options.
« L’embellie des agriculteurs observée l’an passé pour souscrire des contrats MRC sera bien moins marquée cette année, avertit Nadia Roignant Creis, directrice agricole Groupama. Comme l’année 2023 était plus clémente qu’en 2022, le risque climatique s’est quelque peu dissipé ».
Par ailleurs, l’évolution tarifaire a refroidi les agriculteurs. Bien que les primes d’assurance soient dorénavant indemnisées à hauteur de 70 %, les agriculteurs déplorent que l’augmentation de 5 points du taux de subvention ne couvre pas la hausse des montants des primes. Aussi le reste à charge a fortement augmenté alors que les revenus des agriculteurs, et des céréaliers notamment, s’est effondré.
« L’existence d’un dispositif assurantiel ne doit pas exonérer des démarches d’adaptation au changement climatique, a déclaré Pascal Viné. Il faut s’adapter à ce changement, revoir des itinéraires de production et prioriser certaines cultures plutôt que d’autres ». Les assurances n’ont pas vocation à compenser la baisse du potentiel de production.
Les contrats MRC ne sont qu’un des outils disponibles pour sécuriser les productions des agriculteurs. Les aléas courants (1er étage) sont assurés par les agriculteurs en s’appuyant par exemple sur leur Dotation pour Epargne de Précaution – DEP) et en s’équipant de matériels qui améliorent la résilience des exploitations face aux aléas climatiques.
L’accès à l’eau et à des moyens de production efficaces (engrais, produits de protection des plantes) sont aussi des outils pour réduire les risques.