Bâcher les silos extérieurs avant le retour des pluies
Les fortes températures actuelles peuvent inciter à décaler dans un premier temps le bâchage des silos extérieurs pour les laisser respirer librement. Il est cependant impératif de procéder à leur bâchage avec un voile de type Toptex avant le retour des pluies annoncées, dès le milieu de la semaine à venir, d’autant plus qu’elles semblent annoncées comme particulièrement intenses. Un silo détrempé rendrait hasardeux tout espoir de réussir la conservation.
Aérer suffisamment les bâtiments
Le stockage en bâtiment permet de protéger efficacement les tubercules de l’humidité apportée par les pluies. Il est cependant nécessaire de veiller à l’élimination régulière de l’humidité dégagée par le tas. Celle-ci est apportée par la terre adhérente (parfois importante dans certains secteurs) et se dégage régulièrement des tubercules du fait de leur respiration.
Malheureusement, il faut aussi parfois ajouter à cela l’humidité provenant de tubercules en cours de pourrissement… Globalement, pour un tas de 1000 tonnes, cela peut ainsi représenter de quelques mètres cubes d’eau à éliminer jusqu’à quelques dizaines de mètres cubes dans les situations les plus défavorables. Si l’usage de ventilateurs performants est nécessaire pour procéder à un séchage rapide, encore faut-il disposer de surfaces suffisantes pour les entrées et les sorties d’air dans le bâtiment pour leur fonctionnement optimal.
Pour un stockage ventilé de 1000 tonnes, il faut ainsi compter sur une surface d’au moins 7 mètres carrés pour les entrées d’air, et de 9 à 10 mètres carrés pour les sorties d’air. Pour les tas non ventilés, les surfaces disponibles pour l’aération du bâtiment ont intérêt à être au moins égal au double de ces valeurs, en ayant veillé au préalable à ne pas avoir stocké sur plus de 2,5 m de haut.
Ventiler avec uniquement de l’air plus froid que le tas, en automatique de préférence
L’introduction dans le tas d’air plus chaud que la température des tubercules stockés peut avoir de graves conséquences. En effet, cet air chaud peut provoquer le même phénomène qu’on observe sur la canette qu’on sort du réfrigérateur : la condensation. L’air chaud pouvant contenir plus d’humidité que l’air froid, si on introduit de l’air chaud dans le tas, celui-ci en se refroidissant risque de déposer une partie de cette humidité excédentaire sur les tubercules, aboutissant ainsi à l’opposé de l’objectif recherché. Il est ainsi impératif de ne ventiler que lorsque la température extérieure est plus basse que celle du tas. Une ventilation manuelle ne prenant pas en compte ces considérations est donc particulièrement risquée, tout particulièrement durant cette période. Seule la mise en œuvre d’une automatisation minimale couplée à la mesure des températures du tas et de l’air extérieur peut permettre d’utiliser au mieux le nombre d’heures disponibles, compatibles avec une ventilation efficace de séchage.
Adapter le choix du différentiel
Le déclenchement automatique de la ventilation ne se fera que lorsque l’air froid extérieur respectera un différentiel minimal de température avec le tas. En période chaude, il vaut mieux programmer un différentiel faible (1°C) pour augmenter la plage des heures disponibles. Avec le retour de températures plus froides, on pourra le faire passer à 2 °C voir 2,5°C, pour ventiler plus efficacement le tas. Le différentiel maximal doit quant à lui être cantonné entre 3 et 4°C, de façon à éviter de créer trop de disparités au sein du tas. Si on en a la possibilité, une ventilation interne de recyclage est conseillée après une ventilation externe.
Viser 9 à 10°C fin octobre
Dans un premier temps, il faut privilégier le séchage et la cicatrisation des tubercules à une température d’au moins 12°C après la mise en tas. Le refroidissement du tas pourra ensuite se poursuivre en visant un objectif de 9 à 10°C pour la fin octobre.