La députée européenne Angélique Delahaye a été désignée rapporteur d’une mission au Parlement européen consistant à donner à la prochaine Pac les outils qui manquent à l’actuelle pour lutter contre la volatilité des prix.
Très précisément, il s’agit d’un rapport d’initiative intitulé « les outils de la Pac pour lutter contre la volatilité des prix« . Angélique Delahaye (groupe parlementaire PPE) doit présenter ce rapport fin septembre devant la commission agricole du parlement européen, puis fin octobre en séance plénière. Ses premières consultations viennent de débuter. Il concernera la Pac 2020-2050, soit un nouveau cycle, car l’on considère que 1990-2020 fut le précédent.
« Ce ne sera pas un rapport de 200 pages, précise Angélique Delahaye à WikiAgri. Je vais consulter des experts pour débuter un travail de réflexion sur la refonte de la Pac. Ce rapport ne présente pas de portée législative contraignante. Il s’agit d’une demande du Parlement à la Commission européenne, qui devra accuser de cette demande. Tous les groupes parlementaires sont représentés. Avec moi, il y a ce que l’on appelle des « shadow rapporteurs », des autres sensibilités politiques et des autres pays. Je vais aussi m’appuyer sur d’autres travaux parlementaires, par exemple le rapport de ma consoeur irlandaise Mairead McGuinness sur les « pratiques abusives de la chaine alimentaire » et ses conclusions sur la contractualisation.«
En lisant cet article, je sais que vous serez nombreux à penser : « Il est temps ! En 2020 il sera déjà trop tard pour beaucoup… » Peut-être. Mais c’est tout de même un aspect intéressant que de se rendre compte que la Pac actuelle, dénuée de tous ses anciens outils de régulation, mérite un toilettage. C’est donc par l’initiative parlementaire (c’est-à-dire par les seuls élus du peuple) que la révision peut venir, et que l’Europe peut redonner un avenir à son agriculture.
Le credo d’Angélique Delahaye consiste à ce que « tous les modèles agricoles conservent leur place » dans le paysage. Ce qui semble très difficile aujourd’hui, d’où l’intérêt, effectivement, de réfléchir à se doter d’un nouveau cadre pour l’avenir…
Elle-même maraichère, Angélique Delahaye, qui m’a confié vivre aussi la crise sur sa propre exploitation (même si elle n’a pas voulu s’étendre sur le sujet, par pudeur), est bien placée pour comprendre le genre d’outils qui manquent aujourd’hui à l’agriculture française et européenne, et donc pour mener cette mission.
Ci-dessous, Angélique Delahaye (photo prise lors du dernier salon de l’agriculture).