La moisson, débutée fin avril dans le sud du pays, se poursuit désormais dans les autres régions. Selon les premières indications, elle devrait ressembler à celle de l’année dernière. Le manque de pluie s’est fait sentir durant les mois d’avril et de mai, compromettant une saison qui s’annonçait pourtant belle.
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L’agriculture en Algérie est fortement dépendante des conditions climatiques. Par conséquent, les rendements et la production sont très variables (figure 1). Selon l’USDA, pour la récolte 2017, les productions de blé tendre et de blé dur devraient atteindre les 2,5 Mt sachant que le blé dur représente à la base les trois-quarts de la surface semée. Le ministre de l’Agriculture algérien table plutôt sur 2,7 Mt.
Les rendements pour 2017 devraient à peine atteindre les 1,2 tonne par hectare. Pour améliorer ce niveau de productivité, le ministre de l’Agriculture a annoncé lors du lancement de la campagne de récolte qu’il avait pour objectif de faire passer la surface irriguée de 1,2 million d’hectares à 2 Mha dans un avenir proche.
Figure 1 : évolution de la production de blés (dur et tendre), en millions de tonnes, et des rendements (en t/ha) en Algérie
Source : USDA, juin 2017
Certes l’Algérie produit du blé, et majoritairement du blé dur, mais elle en collecte moins de la moitié. Une importante quantité est utilisée directement à la ferme pour l’alimentation humaine, contrairement à ce qui se passe en France.
Le blé dur représente plus de la moitié de la collecte (58 %) et le blé tendre 33 %. Par conséquent, les importations de blé tendre ne vont pas dépendre de la production locale à l’inverse du blé dur ou de l’orge.
Pour la campagne 2016/2017, les importations de blé tendre ont totalisé 5,8 Mt et celles de blé dur 1,8 Mt. L’origine française est en fort recul cette campagne, avec 2,1 Mt livrées en blé tendre (figure 2) : elle n’aura représenté que 36 %, contre près de 75 % habituellement.
En blé dur, la chute est encore plus marquée puisque les volumes ont été divisés par 4 par rapport à 2015/2016, passant de 160 kt à 40 kt d’origine française.
Pour 2017/2018, les importations algériennes de blé tendre devraient rester stables. Selon les premières prévisions de Stratégie Grains, la France devrait retrouver sa place de leader en exportant autour de 4 millions de tonnes… Pour cela, il faudra être irréprochables sur la qualité, notamment sur les premières livraisons, approvisionner le marché quand il est là, et être au prix…
Affaire à suivre !
Figure 2 : les déchargements de blé français en Algérie pour 2016/2017
Source : Données FEC