L’Algérie a réceptionné moins de blé tendre français depuis le début de la campagne par rapport à 2013/14
Après un début d’année 2015 marqué par une reprise des déchargements français de blé tendre dans les ports algériens, la France a, de nouveau, cédé du terrain en février. En effet, sur ce mois, seules 265 Kt de blé tendre d’origine française ont été déchargées sur un total de 424 Kt, soit 62 %. Ce manque de compétitivité a profité aux origines allemande (pour 82 Kt), anglo-saxonne (pour 51 Kt) et suédoise (pour 26 Kt).
Le cumul des déchargements algériens de blé tendre français au 1er mars atteignaient 2,76 Mt dont 1,59 Mt de blé récolte 2014, soit 70 % des achats de blé tendre algériens (contre 87 % à fin février 2014).
Cette année, la qualité des blés français peine à répondre aux critères de l’OAIC.
Ainsi, malgré une quasi stabilité des volumes par rapport à la campagne précédente (3,9 Mt en 2014/15 contre 4 Mt en 2013/14), ce sont 800 Kt de moins fournies par la France cette année. Pour les navires en rade et non encore déchargés au 1er mars, il restait 145 Kt de blé allemand, 30 Kt de blé polonais et 85 Kt de blé suédois (figure 1).
Figure 1 : déchargements mensuels par origine 2013/14 et 2014/15
Source : France Export Céréales
Moins de blé dur français dans les ports algériens en février
La campagne d’achat de l’OAIC avait commencé fort depuis le 1er juin avec d’importants volumes de blé dur déchargés dans les ports algériens : 1,451 Mt entre juin et février (contre 0,756 Mt sur la même période un an auparavant). Pourtant, en février, les réceptions de blé dur en Algérie ont enregistré une chute significative avec seulement 100 Kt de déchargées et une origine française en quantité infime. Néanmoins, le volume total de blé dur français entre juin et mars atteint 146 Kt contre 122 Kt l’année passée. La France talonne les USA qui en sont à 148 Kt de déchargées pour cette année.
Le Canada et le Mexique demeurent en tête des fournisseurs de blé dur en Algérie.
Des importations massives d’orges en 2014/2015
L’Algérie importe massivement des orges sur cette campagne avec pas moins de 630 Kt de déchargées entre le 1er juin et le 28 février 2015. Ce volume dépasse largement la moyenne triennale de 540 Kt. L’UE est bien représentée, avec essentiellement des orges venant de France et du Royaume-Uni. La région mer Noire avec l’Ukraine, la Roumanie, la Bulgarie et la Russie, demeurent également bien placée.
Au 1er mars, 220 Kt d’orge étaient en rade des ports algériens.
Maïs : des importations en hausse, toujours dominée par l’origine argentine
2,4 Mt de maïs ont été déchargées entre juin et février (soit 14 % de plus qu’il y a un an).
Sur février, on enregistre un volume de 36 Kt de maïs français en direction des ports algériens (pas encore déchargées) qui viennent s’ajouter aux 7 000 tonnes déchargées sur janvier.
L’Argentine est loin devant avec plus de 2 Mt et 85 % de parts de marché sur cette partie de campagne.
Au 1er mars, 167 Kt de maïs étaient en rade dont les 36 Kt de maïs français, ainsi que 30 Kt de maïs ukrainiens et le reste argentin.
Les regards se tournent déjà vers la nouvelle campagne de commercialisation
A ce jour, il reste 2 mois sur la campagne de commercialisation algérienne. La fin de campagne n’est jamais la période la plus propice aux achats de céréales, ce qui nous laisse penser que l’origine française ne pourra pas effectuer un retour en force dans les déchargements de blé tendre en Algérie.
D’après les informations de Roland Guiragossian