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Agri-City.info, un média spécifiquement dédié à l’agriculture urbaine

Site internet pour commencer, également magazine papier à suivre, Agri-City.info a l’ambition de recueillir tant des informations que des opinions sur l’agriculture urbaine, phénomène sociétal en pleine expansion. Présentation du média et interview de sa créatrice, Claire Nioncel.

Selon le communiqué de presse, Agri-City.info est un « nouveau média en ligne, spécialisé dans l’agriculture urbaine sous toutes ses formes, il délivre des informations pour les professionnels concernés par cette agriculture qui fait sens et crée du lien. Il s’adresse à tous : aménageurs, architectes, urbanistes, collectivités, étudiants et formateurs, organisations professionnelles, agriculteurs, comme responsables de la RSE ou des ressources humaines« .

Le sujet est évidemment d’autant plus vaste que les initiatives se multiplient pour intégrer une forme nouvelle d’agriculture à l’intérieur des villes. le nouveau média « propose des informations quotidiennes, le suivi de l’actualité et des sujets de fond qui scrutent l’évolution de ce secteur pluridisciplinaire en pleine mutation« , toujours selon le communiqué. Lequel précise plus loin la raison essentielle d’informer sur forme d’agriculture qui n’est désormais plus insolite mais considérée avec sérieux : « L’agriculture urbaine présente une grande diversité de formes et de fonctions. Au cœur de tous les projets d’aménagement, dans et à la périphérie des villes, elle se développe à une vitesse vertigineuse. Depuis les années 2000, elle connaît, en France un vrai engouement, avec une multitude de projets et d’initiatives, publics comme privés. Cependant, elle reste encore un objet changeant, multiforme, multifonctionnel, et suscite autant d’interrogations que de controverses (sur les modèles économiques, les techniques agronomiques ou encore sa capacité à nourrir les villes). Les acteurs ont besoin de repères fiables, de retours d’expériences et des résultats probants.« 

D’abord accessible à tous, le site présentera rapidement une partie payante, réservée aux abonnés. Au chapitre des projets qui doivent se concrétiser d’ici un ou deux ans, ajouter une version multilingue au site, et éditer un magazine papier trimestriel.

A l’origine de ce projet, la journaliste Claire Nioncel, ingénieure agricole de formation, jusqu’alors spécialisée dans la viticulture et l’agriculture « traditionnelle ».

Trois questions à Claire Nioncel, créatrice et rédactrice en chef de Agri-City.info

WikiAgri : Qu’est-ce qu’englobe l’agriculture urbaine aujourd’hui ?

Claire Nioncel : « Pour l’instant, il n’existe pas de définition précise de l’agriculture urbaine et chacun y va de sa propre représentation. D’ailleurs, même au niveau des ministères, on ne sait pas encore précisément comment la considérer. D’où des difficultés de cadrage et d’orientation, de rattachements administratifs et juridiques pour ces nouveaux cultivateurs de la ville. Les statuts même de l’agriculteur urbain ne sont pas définis. Les profils sont extrêmement variés. C’est ce qu’a d’ailleurs montré la dernière enquête effectuées par l’AFAUP (Association française d’agriculture urbaine professionnelle).Cette étude a été menée avec la MSA et les Jeunes Agriculteurs pour justement tenter de rapprocher ces nouveaux acteurs de la ville d’un contexte existant et les faire bénéficier, entres autres, du Point Accueil Installation. Les modèles économiques de l’agriculture urbaine ne sont pas tous identiques. Certaines formes visent uniquement la production (difficile en ville, sauf en proposant des prix extravagants ou en cultivant des produits de très haute valeur ajoutée), d’autres l’insertion, d’autres encore la formation et la pédagogie. Enfin, plusieurs projets s’appuient sur des modèles mixtes, mêlant formation et animation, économie sociale et solidaire.

Dans Agri-City, allez-vous aussi parler des cultures de plein champ de l’agriculture péri-urbaine, bien connues des lecteurs de WikiAgri ?

C.N. : Les agriculteurs urbains ne peuvent, à mon sens, absolument pas se passer de l’expérience, des savoir-faire et de l’organisation de l’agriculture « rurale » et plus traditionnelle. Agriculteurs des villes et agriculteurs des campagnes font, à mon sens, un vrai tandem. Et c’est d’ailleurs avec ce recul et cette connaissance du monde agricole, que j’ai pensé et orienté mon média. Chacun a besoin d’apprendre de l’expérience de l’autre. Regardons par exemple l’expérience de Yohann Hubert de l’entreprise Sous les fraises, qui a été un des premiers à investir Paris de ses cultures. Aujourd’hui, avec ses produits transformés, comme ses gâteaux « Made in Agriculture urbain », il a besoin de se tourner vers les agriculteurs plus traditionnels de la région Ile de France pour s’approvisionner en lait, farine et œufs… On ne cultivera jamais à Paris le blé nécessaire pour alimenter les Parisiens en pain. On n’élèvera jamais assez de poules pour produire la quantité d’œufs dont la capitale a besoin. En revanche, peut-être que d’autres élevages, moins demandeurs de surfaces, verront le jour dans les décennies à venir. L’élevage d’insectes est en extension, bien que, par leur culture, nos pays occidentaux ne soient pas prêts psychologiquement. On trouvera de nouvelles façons de réutiliser les déchets organiques, également ceux des humains (essais avec l’urine). Beaucoup d’expériences sont en cours sur ces sujets de recyclage, mais aussi de techniques high-tech (fermes verticales), cultures en containers…

Vous évoquez dans votre communiqué l’utilité d’acteurs inconnus de l’agriculture conventionnelle et spécifiquement urbains (architectes, aménageurs…). Qu’apportent-ils en plus à l’agriculture urbaine ?

C.N. : Les architectes et urbanistes connaissent les contraintes de la construction et travaillent à la fois sur les aspects fonctionnels, pratiques et esthétiques du bâti et de la ville. Ils vont avoir une approche différente de l’agriculture urbaine qui devra être au service des habitants et consommateurs et leur apporter des réponses en termes de praticité, d’utilité, et de services. Cultiver en toiture, sur les terrasses des immeubles demandent des connaissances très concrètes du bâti. Mais inversement, les spécialistes de la construction doivent avoir les connaissances d’agronomie, d’écologie, de géographie. Plusieurs disciples ont à travailler de concert pour le projet réponde aux attentes de la population, comme aux normes environnementales, réglementaires et sanitaires… J’ai été surprise d’ailleurs d’entendre parler récemment d’ »urbanisme agricole ». De nouveaux projets d’urbanisme, avant même de sortir de terre, intègrent déjà un aspect de production agricole dans leur conception. C’est d’ailleurs là que se bousculent les appels à projets de toutes sortes. Les acteurs de l’agriculture urbaine sont énormément sollicités par les collectivités, comme les promoteurs immobiliers qui cherchent à verdir leur proposition. Agri-city.info devra orienter les acteurs de la construction, apporter des clefs pour choisir et orienter les décisions, notamment avec des suivis de projets et retours d’expériences. Nous allons aussi publier les appels d’offres, les appels à projet de plus en plus nombreux et variés. »


En savoir plus : https://www.agri-city.info/fr (site internet Agri-City.info) ; @CityAgri (compte Twitter).

Ci-dessous, copie d’écran de la page d’accueil du site.

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