Un mois avant le début des récoltes, l’Afrique du Sud fait face actuellement à une sévère sécheresse qui pénalise fortement les cultures de maïs. Ses voisins, comme le Zimbabwe, sont également fortement touchés et risquent eux aussi d’avoir recours aux importations.
L’Afrique australe subit des températures anormalement hautes depuis maintenant trois mois. L’effet est désastreux sur les cultures de maïs encore en phase de maturation. Le Crop Estimates Committee (CEC) estime ainsi que l’Afrique du Sud va récolter seulement 7.4 millions de tonnes sur la campagne 2015/2016, soit un recul de – 25 % par rapport à la récolte précédente. Le maïs blanc, destiné à la consommation humaine, est encore plus affecté avec une récolte estimée en baisse de – 30 % par rapport à l’an passé.
L’Afrique du Sud n’est normalement pas un importateur de maïs. Cependant avec des récoltes inférieures à la normale depuis deux ans, elle a dû se résoudre à importer 1,2 millions l’an passé et devra augmenter ce chiffre à probablement 3,8 millions de tonnes pour cette année selon le CEC.
Ce dernier chiffre est cependant un peu surévalué puisque l’Afrique du Sud va réexporter certains de ses volumes vers ses voisins, notamment vers le Zimbabwe.
Le président zimbabwéen a déclaré, ce vendredi 5 février, l’état d’urgence pour son pays puisque 26 % de la population est au bord de la famine. Le Zimbabwe a besoin de 2,7 millions de tonnes de maïs par an pour combler sa consommation. Avec une récolte de maïs estimée en baisse de – 30 % pour 2015/2016 et des infrastructures portuaires inadaptées, ce pays devrait importer 120 000 tonnes par mois dans les prochains mois à travers l’Afrique du Sud.
Dans un contexte de fondamentaux lourds sur le marché du maïs à l’échelle mondiale, cette sécheresse reste à surveiller. Elle pourrait en effet servir de catalyseur si la récolte en Afrique Australe s’avère aussi catastrophique qu’aujourd’hui prévue.