alignement de salades en plein champ

Actionner tous les leviers pour optimiser son désherbage

Présentes en trop forte densité, les adventices concurrencent les cultures pour l’accès aux nutriments et à l’eau. Pour préserver son rendement et obtenir des récoltes de qualité, il faut des parcelles aussi propres que possible. Pratiques agronomiques et différents modes de désherbage sont à combiner pour y arriver.

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Désherbage en maraîchage plein champs

  • Les leviers d'optimisation du désherbage
  • Des technologies de désherbage mécanique précises
  • Les robots sur le banc d'essai
  • Semis de légumes

Dans toutes les cultures, il est nécessaire de contenir les adventices sous leur seuil de nuisibilité au rendement. Souvent, le poste de désherbage pèse lourd dans la facture phytosanitaire d’une culture légumière. Pour l’alléger, pour faire face à la disparition de molécules, pour répondre aux exigences de cahiers des charges, il existe différents leviers à activer pour optimiser son désherbage. Le contrôle des adventices demande du temps et de la technicité. Chaque année, c’est un délicat exercice où il faut jongler entre les fenêtres météo et le matériel disponible.

Allonger et diversifier les rotations

Pour optimiser son désherbage, la première étape est de limiter les adventices. Pour cela, la gestion de l’interculture et de la rotation sont des éléments clés, notamment face aux vivaces. C’est pendant l’interculture qu’il faudra s’en débarrasser. En cassant les rotations légumières avec des grandes cultures, il est plus facile de contenir la pression en adventices, notamment vivaces. En allongeant la rotation avec une alternance de cultures d’hiver et de printemps, on perturbe la flore et on limite le risque de voir apparaître des plantes résistantes aux molécules herbicides. Les différents modes et périodes de désherbage aident à réduire le stock semencier. De même, l’alternance de labour/non-labour permet d’enterrer les graines et, ainsi, d’éliminer celles qui ont une vie courte.

Des faux-semis pour semer dans le propre

En amont du semis, les faux semis aident à lutter contre les adventices difficilement maîtrisables en culture. Ils consistent en un travail fin et superficiel du sol, entre 3 et 5 cm. Cette préparation du sol permettra la levée des adventices, qui seront détruites par le passage d’un outil mécanique, vibroculteur, rotavator, rotalabour par exemple. On peut aussi intervenir de façon thermique. Ainsi nettoyée, la parcelle sera prête pour le vrai semis. Cette technique a aussi l’avantage de limiter la pression des limaces, en détruisant les œufs. En cas de forte densité d’adventices, il peut être nécessaire de faire 2 ou 3 faux semis pour diminuer efficacement le stock semencier. Dans ce cas, attention au risque d’asséchement du sol.

Le faux-semis est possible d’avril à octobre. En automne, les températures sont insuffisantes pour faire lever la plupart des adventices.
On peut aussi réaliser un faux-semis après la récolte pour assainir la parcelle.

Améliorer l’efficacité du désherbage grâce aux adjuvants

La performance d’une application d’herbicide peut être améliorée par une adjuvantation judicieuse. Les adjuvants améliorent la pénétration des molécules et limitent la dérive, ce qui permet d’optimiser l’efficacité, donc d’éviter une repasse, voire de travailler à dose réduite.

Le paillage bloque la levée des adventices

Le paillage est également une méthode destinée à gêner plus ou moins complètement le développement des mauvaises herbes dans les légumes. En recouvrant les rangs entre les plantes à l’aide de films de plastique noir, de voiles non tissés ou de paille, la lumière ne peut passer suffisamment, alors la germination des graines adventices est bloquée. Exigeante en main d’œuvre, cette pratique est plus appropriée aux cultures maraîchères qu’aux légumes.

Le désherbage peut être mécanique ou thermique

Des interventions physiques permettent aussi de se débarrasser des adventices. Le désherbage thermique envoie sur les plantes un choc thermique, par du brûlage de gaz ou étincelle électrique, qui fait éclater les cellules végétales. Il est à utiliser en pré-levée, entre le semis et la levée de la culture, pour cibler des adventices à un stade précoce, avant qu’elles ne concurrencent la culture. Il est efficace quand les adventices sont entre le stade cotylédons et 4 feuilles.
Le désherbage mécanique peut être réalisé sur toutes les cultures sauf celles en planche. Le désherbage mécanique suppose de la technicité pour intervenir au bon moment et effectuer les bons réglages. Il faut également du temps disponible pour pouvoir être réactif et cibler la bonne fenêtre météo. Le désherbage mécanique demande un sol suffisamment ressuyé. Après, il faut 1 à 2 jours de sec pour permettre une bonne dessication des adventices. Comme plusieurs matériels sont nécessaires pour couvrir toutes les cultures, il peut être judicieux de s’équiper en commun. Attention, le désherbage mécanique est peu efficace sur vivaces. Il peut même avoir l’effet inverse en sectionnant les tiges, par exemple du liseron, qui vont marcotter et donc se multiplier.

En début de culture, le désherbage mécanique se fait en plein sur des adventices en cours de germination ou à un stade précoce. La herse étrille est plus adaptée à des adventices au stade filament. La houe rotative permet d’intervenir sur des adventices à un stade plus avancé, jusqu’au stade cotylédons, car elle déterre les adventices ou les recouvre de terre.

Pendant la culture, le désherbage mécanique reste possible en inter-rang, sur des rangs de plus de 15 cm de large. Un passage de bineuse permet d’agir sur des adventices plus développées, jusqu’au recouvrement du rang par la culture. Pour agir sur le rang, il est possible d’ajouter à la bineuse des doigts plastiques souples, type doigt Kreiss.

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