L’activité des entreprises de travaux agricoles est très intense durant les campagnes céréalières. Des accidents surviennent et des employés se blessent. Le point sur la procédure à suivre, avec Muriel Giot, juriste en droit du cabinet BSF, membre d’AgirAgri, lorsqu’un accident survient pendant le temps de travail.
En plein après-midi, un mécanicien s’est fracturé l’avant-bras gauche dans un atelier de révision de machines agricoles. L’accident est survenu alors qu’il révisait la moissonneuse-batteuse de l’entreprise de travaux agricoles où il est employé en contrat à durée indéterminée.
La victime a bénéficié d’indemnités journalières et d’une inter- ruption temporaire de travail de deux mois. Ses frais médicaux et paramédicaux ont été pris en charge.
Dès que l’accident a été constaté, les collègues de la victime, venus l’aider pour apporter les premiers secours, ont appelé les pompiers pour la conduire dans un centre hospitalier, aux services des urgences. Évidemment, l’employeur a été immédia- tement informé de la survenance de l’accident. Mais s’il avait été absent, le salarié aurait toutefois eu 24 heures pour effectuer sa démarche, sauf cas force majeure.
Un coup de fil suffit. Le salarié n’est pas obligé d’adresser un courrier recommandé à son employeur pour l’informer qu’il a été accidenté sur son lieu de travail.
Faire constater ses lésions par un médecin, généraliste ou hospi- talier, est le préalable à toute démarche pour être pris en charge par la Sécurité sociale.
Une fois le constat réalisé, le mécanicien se voit remettre par son employeur une feuille d’accident mentionnant la caisse chargée du service des prestations (formulaire fourni par les caisses).
Ensuite, ce dernier déclare l’accident du travail à la caisse primaire d’assurance maladie dont relève la victime. L’em- ployeur remplit pour cela un formulaire spécial fourni par les caisses ou téléchargeable sur www.msa.fr puis il l’enverra, par lettre recommandée avec avis de réception, dans un délai de 48 heures. La déclaration peut aussi être directement effectuée sur www.net-entreprises.fr.
Enfin, l’employeur est tenu de faire une déclaration sociale nominative (DSN) événementielle comme le salarié est en arrêt de travail. C’est désormais par ce biais que l’attestation de salaire est envoyée par l’employeur à la Caisse. Aucune autre démarche n’est à assurer par l’employeur après avoir donné la feuille de soins/feuille d’accident au salarié.
Pour sa part, le salarié blessé adresse à la caisse de Mutualité sociale agricole dont il relève son arrêt de travail immédiat.
Pendant la durée d’interruption temporaire du travail, « la victime bénéficie d’une réparation forfaitaire se traduisant par la prise en charge des frais médicaux et paramédicaux nécessités par son état (prestations en nature). Elle a également droit à des indemni- tés journalières en cas d’interruption temporaire de travail (ITT) », explique Muriel Giot, juriste en droit social au cabinet BSF, membre d’AgirAgri.
Ses indemnités journalières sont versées par la Sécurité sociale. Mais la victime peut aussi se voir attribuer un complément de salaire défini par les conventions collectives agricoles départe- mentales. Il sera alors versé par l’employeur sur le bulletin de paie. Parallèlement, le salarié en ITT continue à acquérir des droits à congés payés pendant les périodes de suspension du contrat dans la limite d’une durée d’un an car ces périodes sont assimilées par la loi à du travail effectif.
Si un nouveau salarié est recruté en contrat à durée détermi- née (CDD) pour remplacer celui en ITT, « la rémunération du salarié en CDD doit être identique à celle du salarié en CDI qu’il remplace s’il est de qualification équivalente et occupe les mêmes fonctions », précise Muriel Giot. Seul un remplacement partiel, peut justifier une rémunération moindre.
Dans tous les cas de figure, une indemnité de fin de contrat égale à 10 % de la rémunération totale brute sera versée au salarié.