Le 43e congrès de la CIBE, confédération internationale des betteraviers européens, se tient en ce moment à Reims. En discussion notamment, la date de fin des quotas betteraviers.
La nouvelle Politique agricole commune, selon sa formulation actuelle, prévoit la fin des quotas betteraviers le 30 septembre 2015. Or cette date, très proche, fait peur à un secteur qui a déjà subi de profondes restructurations. De fait, les professionnels, tant agriculteurs que coopératives, tentent de négocier ce qui peut encore l’être : on ne remet pas en cause le fait de la réforme et de l’abandon des quotas, mais on en recule la date d’application.
Dans un document très complet (il est en anglais, vous avez le lien en fin d’article), le syndiocat européen des agriculteurs Copa-Cogeca argumente en faveur pour que cette date de mise en application de la fin des quotas betteraviers soit reculée « au moins en 2020« . Gerd Sonnleitner, président du Copa, s’est d’ailleurs exprimé en ces termes lors du congrès de Reims : « Les producteurs ont déjà subi des coupes douloureuses économiques à cause de la réforme de 2006. Dans l’Union européenne, 140 000 planteurs de betteraves ont dû abandonner la production de betteraves à sucre et 10 000 emplois ont été perdus. Et les agriculteurs qui ont continué la betterave sucrière a dû faire face à une baisse significative du prix minimum de la betterave et le prix de référence pour le sucre blanc. Les quotas nationaux ont été réduits à 85 % de la demande intérieure de l’UE. L’UE était exportateur net et est devenue importateur net. De nouveaux progrès dans l’amélioration des plantes, dont une production atteignant jusqu’à 20 tonnes de sucre par hectare dans les meilleures régions, contribueront à un secteur plus efficace. Dans les années à venir, le secteur du sucre aura besoin de stabilité, d’une organisation commune de marché afin d’améliorer sa position concurrentielle. La nécessité de maintenir l’organisation actuelle du marché du sucre jusqu’en 2020 à tout le moins, est vitale. Notre objectif commun doit être de préserver et de défendre la production de betteraves aux côtés d’une industrie sucrière puissante. Je m’oppose donc à la suppression progressive des quotas de sucre d’ici à 2015. »
Comme la nouvelle Pac semble quelque peu enlisée à travers la recherche d’équilibres budgétaires dans l’Europe, il semble qu’il reste effectivement de l’espace pour la renégociation de certains points. Les betteraviers entendent en profiter pour éviter une nouvelle réforme trop rapide de leur secteur.
En savoir plus : http://www.copa-cogeca.eu/img/user/file/SUCRE2012/version%20E.pdf (les arguments du Copa-Cogeca pour reculer la date d’application de la fin des quotas betteraviers) ; http://www.cibe-europe.eu (le site internet de la Cibe, confédération européenne des betteraviers européens).