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Poulet export, Tilly-Sabco en sursis… la filière aussi

Le tribunal de commerce de Brest a tranché, mardi 30 septembre. La société Tilly-Sabco (Guerlesquin, Finistère), spécialisée dans l’abattage de poulets expédiés congelés sur pays tiers est liquidée avec poursuite d’activité pendant deux mois pile.

Le paiement des éleveurs founisseurs de 450 000 poulets/semaine et des 326 salariés, en chômage technique trois jours par semaine sur cinq depuis juin est assuré durant cette période. Mais après ?

Y aura-t-il au moins une offre ? En difficulté depuis la mise à zéro, en juillet 2013, des restitutions à l’exportation européennes, Tilly-Sabco n’a jamais réussi convaincre le moindre investisseur. Pas même Doux, l’autre grand exportateur européen de poulets congelés avec restitutions, tout juste sorti d’une période de redressement judiciaire pour ses difficultés dans la volaille destinée au marché français.

Le niveau du passif de Tilly-Sabco (17 millions € aujourd’hui) servait évidemment de repoussoir. Aussi la période qui s’ouvre doit-elle être mise à profit pour battre la campagne et convaincre que la filière a un avenir. Le Pdg de Tilly-Sabco, Daniel Sauvaget rappelle qu’il a investi 15 millions € dans l’usine pour gagner en compétitivité, et continuellement formé son personnel. Si Tilly-Sabco n’était pas repris, il n’y a pas que 1000 emplois indirects qui seraient menacés (couvoirs, éleveurs, fabricants d’aliments…).

Dans la filière du poulet « métro » (vendu en France), la chute de Tilly pourrait dégrader un peu plus encore la compétitivité des quelques industriels du secteur. Jusqu’en 2012, le quart de la production de poulets en France (250 000 t sur 1 million t/an) était exporté avec restitution à l’exportation sur pays tiers.

Alors oui, tout reste possible à court terme sur ce dossier. Lors du salon Space à Rennes mi septembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll avait déclaré que poulet français vendu surgelé au Proche et au Moyen-Orient serait compétitif sans aides européennes, à condition que l’euro ne remonte pas au-dessus de 1,30 $ US…

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