soufflet0

CIPAN, des expérimentations en plein champ qui réconcilient apiculteurs et agriculteurs

Depuis deux ans, le Groupe Soufflet et le Réseau Biodiversité pour les Abeilles conduisent des essais pour conjuguer bénéfices agronomiques et biodiversité. Comme en témoignent les résultats, Moutarde brune ETAMINE et gamme de semences MICA (Mélanges Inter-Culture Agronomiques) répondent à ces enjeux multiples.


Vendredi 26 avril 2013 – Une alimentation riche en pollen tout au long de l’année est indispensable aux abeilles pour assurer le maintien de leur défense immunitaire. Après avoir travaillé sur le développement des jachères apicoles, le Réseau Biodiversité pour les Abeilles et le Groupe Soufflet sont bien conscients de l’importance de la disponibilité d’une ressource alimentaire pour les abeilles au début de l’automne. Les intercultures peuvent y contribuer fortement et jouer un rôle complémentaire à celui assuré par les jachères apicoles au printemps. C’est pourquoi, après avoir étudié en 2011 le comportement des abeilles sur de la moutarde blanche et sur de la moutarde brune ETAMINE, les expérimentations du Réseau Biodiversité pour les Abeilles, du Groupe Soufflet et de BASF Agro sont allées plus loin en 2012 pour confirmer les premiers résultats et permettre d’évaluer l’impact sur les abeilles de la présence dans l’environnement de mélanges spécialement conçus pour les intercultures et répondant à la réglementation CIPAN (Cultures Intermédiaires Pièges à Nitrate).

Favoriser la biodiversité pour maintenir la pollinisation

Plus de 153 milliards d’euros, c’est une estimation de la valeur économique de la pollinisation des productions agricoles alimentaires dans le monde (cf Gallai N, Salles J-M, Settele J, Vaissière BE, « Economic valuation of the vulnerability of world agriculture confronted with pollinator decline ». ECOLOGICAL ECONOMICS. Août 2008). Aujourd’hui, le monde agricole entend contribuer efficacement à l’amélioration de la situation de la filière apicole qui traverse une crise depuis une vingtaine d’années. Si les parasites, les pathologies et les mauvaises pratiques apicoles et agricoles sont pointées du doigt pour expliquer l’origine des mortalités d’abeilles, la question du bol alimentaire des butineuses est un enjeu majeur. Selon un rapport de la Commission européenne (cf communication de la Commission au Parlement Européen et au Conseil sur la santé des abeilles. 6 décembre 2010), « les résultats d’une étude récente (cf de l’Inra, Cédric Alaux, François Ducloz, Didier Crauser Yves Le Conte, 2010 – Lettres de biologie – publiées en ligne le 20 janvier 2010 ; doi:10.1098/rsbl.2009.0986) montrent que l’existence d’un environnement jouissant d’une biodiversité suffisante pour préserver le service écosystémique qu’est la pollinisation est essentielle pour la santé des abeilles. »

Pour faire face aux besoins en pollen pour les colonies en septembre et octobre, l’idée est de s’appuyer sur les intercultures, aménagements agricoles obligatoires dans les zones vulnérables et destinés à assurer la qualité des sols et la protection de l’eau. En travaillant sur des espèces mellifères qui peuvent fleurir pendant l’automne en offrant un pollen de bonne qualité sur le plan nutritif, le Groupe Soufflet développe une large gamme de solutions adaptées à tous les itinéraires culturaux. Les résultats des essais conduits dans des conditions contrôlées (travail du sol, date de semis, densité…) sur une plate-forme expérimentale en Seine-et-Marne sont probants :

– Utilisée en monofloral ou en mélange (gamme MICA), la moutarde brune ETAMINE offre une intensité moyenne de floraison de plus de 55 fleurs par mètre carré, soit près du double de la moutarde blanche.

– Un autre intérêt de la moutarde brune ETAMINE est la précocité de sa floraison qui, au vu des observations faites en 2012, a permis aux abeilles de constituer plus tôt des réserves de pollen indispensables pour bien passer l’hiver. Ce critère est fondamental pour mesurer la pertinence d’utiliser une espèce en particulier dans des CIPAN à vocation mellifère.

– La moutarde brune ETAMINE (34%) est préférée par les abeilles à la moutarde blanche (25%) dans les apports de pollen.

– La moutarde brune ETAMINE est préférée par les papillons pour leur récolte en nectar : sur les essais 2011 et 2012, deux fois plus de papillons butinent en moutarde brune ETAMINE qu’en moutarde blanche.

Les tendances des essais 2012 confirment donc celles déjà observées en 2011 concernant l’intérêt de la moutarde brune ETAMINE pour un bénéfice biodiversité des CIPAN. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles rappelle que l’efficacité de cette pratique est conditionnée par un choix d’espèces judicieux mais aussi par une implantation précoce des semis, c’est à dire avant le 10 août, pour répondre au mieux aux besoins des abeilles.

Il est à noter par ailleurs que plusieurs mélanges MICA du Groupe Soufflet ont reçu en mars 2013 le label Agrifaune pour leur intérêt sur la petite faune sauvage.

Des bénéfices agronomiques

Outre son intérêt pour les abeilles, la moutarde brune ETAMINE présente de nombreux bénéfices sur le plan agronomique et répond ainsi aux besoins des agriculteurs. Si la facilité d’implantation et le faible coût économique sont communs aux différentes variétés de moutarde, la moutarde brune ETAMINE offre un système racinaire très développé qui contribue à améliorer la structure du sol. Son développement précoce et sa croissance tardive permettent de l’utiliser en mélanges, avec notamment des légumineuses, afin d’enrichir le sol en azote. C’est pourquoi la moutarde brune ETAMINE se retrouve dans les solutions de la gamme MICA (Mélanges Inter-Cultures Agronomiques) développée par le Groupe Soufflet.

Répondre au mieux aux enjeux agronomiques et biodiversité, tel est l’objectif de ces expérimentations qui se poursuivront à l’automne 2013 pour confirmer les résultats déjà obtenus. Le Réseau Biodiversité pour les Abeilles salue cette démarche de l’un de ses adhérents, le Groupe Soufflet, qui s’engage sur le terrain pour accompagner les agriculteurs vers des pratiques favorables à la biodiversité. Ces essais contribuent également à rapprocher le monde agricole et apicole et à retrouver une relation gagnant-gagnant. Si les agriculteurs ont intérêt à voir des colonies d’abeilles en bonne santé pour assurer une bonne pollinisation de leurs cultures, les apiculteurs comptent sur certaines productions agricoles qui offrent une abondance de pollen et de nectar aux butineuses.

Article Précédent
Article Suivant