Défilé avec banderoles revendicatives, mais aussi village avec produits et dégustations : la grande manifestation agricole de ce dimanche 23 juin à Paris innove dans la forme.
On connaissait les manifestations de mécontentement. Et les opérations du style « ferme à la ville ». Voilà qu’arrive le mix des deux. Avec en prime un préalable : dans certaines régions, les agriculteurs font le tour de leurs départements avant d’arriver à Paris.
Cette nouvelle manière de manifester a plusieurs causes. D’un côté, le nombre plus faible d’agriculteurs au fil des années, et une difficulté accrue de mobiliser une grande foule pour quelque cause que ce soit. Ensuite, la recherche de l’adhésion populaire à cette cause agricole, et celle-ci est plus difficile à obtenir avec des manifestations, disons « méchantes ». Cette adhésion populaire est d’autant plus importante aujourd’hui qu’elle peut non grossir les rangs, mais aussi contribuer à faire fléchir le politique.
Ainsi, la FNSEA et les JA ont choisi de laisser ses régions organiser leurs propres convois préliminaires pour sensibiliser l’opinion dans plusieurs cités de province. C’est ce qui s’est passé avec la région Pays-de-la-Loire, avec une caravane qui a fait le tour de la Mayenne, la Sarthe, en débordant au passage sur l’Eure ou l’Eure-et-Loir. Cette caravane vient ensuite grossir la manifestation nationale de ce dimanche 23 juin. Mais avant même cela, elle aura distribué nombre tracts revendicatifs, avec le sourire et des produits fermiers en prime.
C’est ce même esprit que l’on doit donc retrouver ce dimanche aux Invalides. Une première manifestation en cortège, « classique », entre Montparnasse et les Invalides, un podium avec des discours syndicaux à l’issue et, après cette matinée, on passe à une après-midi davantage « grand public » avec tout un village qui propose, comme la caravane citée plus haut, à la fois le message de la journée (« l’élevage est un métier, pas un jeu ») et des produits. Rien de tel en effet que la dégustation pour comprendre ce que l’on pourrait perdre en cas de crise prolongée de l’élevage, et pour épouser la cause.
Cette « nouvelle » manière de manifester ne l’est en fait pas tant que ça. Pour la France oui, pour l’Europe beaucoup moins. Les Bruxellois sont habitués à ces tentes qui se montent rapidement, laissent échapper des fumets alléchants, avec pour seule obligation pour y avoir accès de « discuter le coup » avec l’agriculteur qui propose le produit. En revanche, en France, nous ne connaissons pas ce « mélange des genres » entre revendications d’une part et opération positive de communication d’autre part. Qui plus est, outre ces dégustations, la FNSEA met le paquet sur le spectaculaire avec des animaux, des tontes de moutons, un champ de céréale monté vite fait avec sa moissonneuse, des bars à lait…
L’élevage est en danger, alors il fait la fête. Cela peut paraître paradoxal, mais l’observation de cette façon de faire, par exemple à Bruxelles, montre que cela fonctionne plutôt bien. Pour Paris, nous vérifierons ce dimanche.
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Ci-dessous : le programme de la journée tel qu’il est diffusé par la FNSEA. Pour le détail des revendications, fnsea.fr.
Les régions ou départements participent chacun à leur manière, ici l’affiche du Doubs.
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Tout cela va dans le bon sens !! Bravo !