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Une exploitation de l’herbe de plus en plus technique

Bien loin d’une image désuète, les prairies sont des cultures porteuses d’avenir, dont la valorisation est de plus en plus pointue.

Si c’est la pratique la plus ancienne et la plus économique, le pâturage a pris depuis plusieurs années un virage de technicité. Souvent en s’inspirant des pratiques néo-zélandaises, on est passé de grandes parcelles où les animaux séjournaient longtemps à des parcelles plus petites en pâturage tournant avec une rotation rapide pour s’assurer que les bovins valorisent au mieux toute l’herbe.

Également dans cet objectif de valorisation optimale des ressources fourragères, il est recommandé de définir pour chaque saison le besoin en surface pâturée et le temps de retour sur chaque parcelle. Au printemps, la croissance rapide de l’herbe permet de constituer des stocks, en débrayant un maximum de parcelles qui seront fauchées. Au contraire, en été, quand les temps de repousse sont plus longs, il faut alléger les taux de chargement.

De la technologie dans la pâture

La valorisation de l’herbe évolue également au fur et à mesure de l’évolution des exploitations, notamment grâce à des outils qui la rendent intéressante avec des grands troupeaux et quel que soit le mode de traite. Quand l’effectif augmente, l’un des freins à une grande place de l’herbe dans la ration est la surface accessible au troupeau. Une alternative peut être de passer en affouragement en vert.

Un autre frein pour concilier grand troupeau et herbe est le temps de travail nécessaire pour gérer le pâturage. En amenant l’eau dans toutes les parcelles, on gagne déjà un temps appréciable. Clôtures et abreuvoirs connectés facilitent le suivi à distance. Des clôtures virtuelles sont même testées pour en finir avec les fils avant à déplacer. La technologie s’invite également dans le suivi de la production avec des herbomètres connectés et le suivi de la biomasse par télédétection. Des chemins bien conçus augmentent la distance que peuvent parcourir les vaches, jusqu’à 1 km, tout en réduisant les risques de boiteries. Des chemins qui restent secs aident aussi à allonger la saison de pâturage.

Passer en traite robotisée ne doit pas sonner la fin du pâturage. Des portes de pâturage permettent, sur le principe des portes de tri avec lecture automatique des boucles, d’autoriser la sortie des animaux directement vers les pâtures, après la traite, puis de gérer leur retour. Mais attention à la saturation des robots car le nombre de traites par jour sera inférieur à la moyenne pour des vaches restant en stabulation et les traites moins étalées sur toute la journée.

Aide digitale

Comme pour le suivi des cultures, des outils digitaux arrivent pour les prairies. Né de la fusion de Grassman et de Paturenet, Happygrass est disponible depuis le printemps 2020. Mis au point par des organismes de recherche et de développement, cet « assistant prairies » aide à la gestion des prairies et du pâturage. Il regroupe en une seule application différents outils pour optimiser sa gestion de l’herbe.

A commencer par un calendrier de pâturage digital, qui facilite les enregistrements et permet de comptabiliser les jours de pâturage, comme preuve de respect d’un cahier des charges. Différents modules apportent un soutien technique pour chaque étape : pour sélectionner les espèces adaptées à ses parcelles et à ses pratiques, pour optimiser sa fertilisation azotée mais aussi, en analysant les prévisions météo, pour prévoir les dates de chantier selon le type de récolte.

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