Pour faire face à la baisse du nombre d’agriculteur dans son secteur, l’ETA Chaillou a développé des activités liées à la l’urbanisation toujours plus importante. Débroussaillage, TP ou encore épandage de boue de la métropole nantaise sont autant d’opportunités qu’a su saisir l’entreprise.
Une fois sortie de la métropole nantaise, il suffit d’une quinzaine de minute à travers le bocage pour arriver dans la cour de l’entreprise Chaillou SARL. Elle se situe exactement sur la commune de Ligné en Loire-Atlantique. Ici le phénomène d’urbanisation et à d’artificialisation des sols est très important. Jean-René Chaillou, qui a racheté l’ETA en 2002, en a fait l’expérience. « Au fil des années, il y a de moins en moins d’agriculteurs, surtout sur les communes à proximité de Nantes et en bordure de Loire » témoigne-t-il. Cette tendance a forcément un impact sur l’activité des ETA. L’entreprise Chaillou, qui a aligné jusqu’à quatre ensileuses à une époque, n’en possède plus que deux avec des parts d’en une troisième. « Il y a le phénomène de l’urbanisation, mais aussi le passage en bio. Lors de la conversation les éleveurs arrêtent souvent le maïs » explique Jean-René Chaillou. Pour autant, ces deux tendances ne l’ont pas empêché de développer son entreprise. Le chiffre d’affaire a pratiquement doublé depuis 2002, passant de 500 000 € à 950 000 € aujourd’hui. Le nombre de salarié a lui aussi augmenté. En plus de Jean-René Chaillou et sa femme, qui gère l’administratif, l’ETA compte actuellement quatre permanents et deux apprentis. Ils n’étaient que trois salariés il y a vingt ans. C’est donc une entreprise en forme que le dirigeant, qui atteint la soixantaine, va transmettre prochainement à l’un de ses salariés, Cyril Bidet.
Adapter les activités au contexte
Pour s’adapter à la baisse des ensilages, Jean-René Chaillou a pris le parti de diversifier ses activités. Il a notamment investi dans une autochargeuse Strautmann. « Même si les éleveurs bio ne font plus de maïs, ils ont toujours besoin d’herbe » analyse-t-il. Les chantiers de battages se sont eux aussi développés. L’entreprise récolte 1500 ha chaque année, dont environ 1250 ha de céréales et 250 ha de maïs.
Le phénomène d’urbanisation a lui permis de développer l’activité de débroussaillage. « Nous travaillons pour trois communes. Cela représente 270 km de route, avec repasse dans les intersections et virages au printemps. Nous faisons aussi du lamier pour le département et les particuliers » détaille le ligérien. L’un des tracteurs de l’entreprise reste équipé toute l’année avec une débroussailleuse et un second est détaché à ce type de chantier pendant les périodes de pointes. Cerise sur le gâteau, cette activité hivernale a été l’opportunité de pérenniser les postes de saisonniers en les embauchant à l’année. Les nombreuses constructions sur le secteur ont, elles, offert l’opportunité de développer l’activité TP. « Nous avons passé l’attestation de transport pour être en règle » souligne le dirigeant.
La proximité de l’agglomération de Nantes a également ouvert des perspectives en terme d’épandage. La SARL Chaillou récupère une partie des boues solides du traitement des eaux usées de la métropole. L’entreprise réalise annuellement 5000 épandeurs pour environ 75000t d’effluents. « Nous organisons les épandage en commun à trois entreprises en mutualisant le matériel et les chauffeurs. Cela permet de travailler sur une zone plus importante avec un meilleur débit de chantier » se félicite Jean-René Chaillou. Si les épandeurs tournent bien, c’est plus difficile cette année pour les tonnes à lisier. L’ETA collecte normalement les boues liquides de quinze stations d’épuration mais tout a été stoppé pour cause de Covid depuis un an. « J’espère que ça reprendra au printemps. Ils n’ont pas vraiment le choix, les stations sont complètement pleines » juge l’entrepreneur. Côté effluent, l’ETA réalise également une prestation de compostage pour une entreprise locale de fabrication de terreau. « Nous transportons le fumier depuis un haras voisin jusqu’à leur plateforme. Puis nous faisons un andain et nous le retournons deux ou trois fois » témoigne Jean-René Chaillou.
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