Convertir une partie l’industrie dans l’économie circulaire est le projet de la société Horizom. Elle contractualise des plantations d’environ dix hectares de bambous avec des agriculteurs soucieux de diversifier leur activité agricole.
Ces derniers dégagent un excédent brut d’exploitation de 2 500 €/ha généré par la vente de biomasse par la société Horizom auprès d’industriels qui fabriquent des produits biosourcés.
Ce revenu est complété par la vente de crédits carbone : 7000 €/ha répartis sur les premières années qui suivent la plantation.
Créer une filière industrielle impose des investissements sur plusieurs fronts (ressources, recherche développement, fabrication, commercialisation).
La filière décarbonée qu’Horizom met en place n’échappe pas à la règle. En aval, les entreprises doivent pouvoir compter sur des ressources en biomasse disponibles en grandes quantités pour fabriquer des biens biosourcés.
Cofondée en 2022 par Dimitri Guyot, Christophe Downey et Mathieu Poizat, Horizom s’est justement donnée comme mission de fournir des milliers de tonnes de broyats de bambou à des industriels, issus de bambouseraies plantées par des agriculteurs partenaires.
La société en projette l’implantation d’au moins 200 hectares d’ici la fin de l’année. En Dordogne, Laurent Fleyrat agriculteur à Sainte Eulalie d’Ans est l’un d’eux.
A l’horizon de 2030, des milliers d’hectares de bambou seraient cultivés en dans le grand quart Sud-Ouest de la France.
Implanter la bambouseraie
Laurent Fleyrat a planté, en début d’année, sept hectares de bambou sur son exploitation pour diversifier ses activités agricoles. Cela lui permet de se dégager un revenu stable et de s’inscrire, à son échelle, dans la décarbonation de l’agriculture et de l’économie françaises (cf encadré).
Lorsqu’un agriculteur contractualise sa plantation et sa production de bambou avec Horizom, il s’engage pendant vingt ans. Mais ses bambouseraies ne produiront pas de biomasse avant cinq ans.
« En vitesse de croisière, le bambou récolté et commercialisé lui permettra de dégager un excédent brut d’exploitation annuel de 2 500 € par hectare en moyenne », rappelle Dimitri Guyot, un des cofondateurs d’Horizom.
L’agriculteur dispose d’un contrat qui lui garantit un revenu plancher annuel qui ne dépend pas des rendements. Ce revenu est calculé pour que l’agriculteur couvre à minima ses charges d’exploitation. Une part variable s’ajoutera, suite à la valorisation par Horizom, du débouché industriel de biomasse livré par l’agriculteur.
En se versant une commission de 10 % sur la valorisation de la part variable, la société ne cherche pas à maximiser ses marges aux dépens des industriels et des agriculteurs. Ainsi la rémunération de l’agriculteur, est, en toute transparence, indexée sur le prix de vente final aux industriels. Avec ce mécanisme de commission, les intérêts de l’agriculteur convergent avec ceux d’Horizom. L’agriculteur est ainsi assuré de voir sa récolte valorisée au meilleur prix.
Au cours des quatre premières années de la plantation, les agriculteurs touchent 70 % de la vente de la totalité des crédits carbone générés durant les 20 années de la plantation.
Les agriculteurs disposent ainsi d’un revenu, alors même que la bambouseraie n’est pas encore productive pour commencer à rembourser l’investissement initial de la plantation et les charges (environ 10 000 €/ha).
Mais une commission de 30 % sur les crédits carbone est prélevée pour qu’Horizom assure leur labellisation, leur vérification et leur vente.
En préalable, une analyse pédologique des parcelles
Lorsqu’un agriculteur contacte un expert d’Horizom pour implanter une bambousaie, il est préférable que les parcelles retenues pour le projet soient en pleine propriété. Mais si ces dernières sont en fermage, l’accord du propriétaire est indispensable.
Avant de planter les premiers plants, la société Horizom étudiera l’éligibilité des parcelles retenues à la culture de bambou. A cette fin, les ingénieurs agronomes procéderont à une série d’analyses pédoclimatiques. Par exemple, une fosse sera creusée à 1m50 de profondeur pour apprécier la structure du sol.
Une partie de l’étude du projet d’implantation de la bambouseraie portera aussi sur le système d’irrigation qu’il sera nécessaire d’installer sur les parcelles retenues pour le projet. Une pluviométrie annuelle minimum de 800 mm par an est conseillée afin de limiter le recours à l’irrigation. Cela garantit la réussite de l’implantation des cannes, puis la stabilité des rendements.
Horizom recommande aux agriculteurs d’avoir un minimum de 1500m3/ha et par an en ressources en eau.
Lors de la plantation de la bambouseraie, un ingénieur d’Horizom préconisera un certain nombre de conseils à l’agriculteur. Ce dernier sera accompagné durant toute la durée de vie de la bambousaie.
c’est pourtant une très mauvaise idée les crédits carbone!!
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la décarbonation c’est fini …