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Traitement des céréales, l’importance des conditions de pulvérisation

L’hygrométrie de l’air est un paramètre important à prendre en compte lors des interventions printanières. Ainsi, mieux vaut positionner les traitements dans le créneau « fin de nuit – matinée » pour optimiser leur efficacité.

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En pulvérisation, quels que soient le produit et le volume de bouillie appliqués, il faut viser les périodes d’hygrométrie maximale pour limiter les pertes par volatilisation. Les bonnes conditions d’hygrométrie commencent à partir de 60 %, ce qui est souvent le cas le matin et le soir.

L’hygrométrie de l’air, un facteur essentiel pour l’efficacité des fongicides

Si l’hygrométrie de l’air n’agit pas directement sur les efficacités des produits racinaires et de contact, pour les produits systémiques (grande majorité des fongicides), le raisonnement est un peu différent. L’hygrométrie est un facteur important de leur efficacité : ils doivent pénétrer dans la plante pour agir. Pour cela, ils doivent traverser la cuticule des feuilles. Cette membrane cireuse est une barrière naturelle qui permet aux plantes de conserver leur humidité. En temps normal, elle est très comprimée et donc imperméable. Le seul moment où le produit peut la traverser, c’est lorsqu’elle est dilatée.

Cet état intervient lorsque la plante bénéficie de conditions « poussantes », c’est-à-dire lorsque l’hygrométrie est élevée (> 70 %) et les températures douces (> 7°C). De fin avril à juin, ces conditions sont généralement réunies le matin et le soir. Mais en soirée, la plante est encore sous l’effet du stress thermique de la journée. Elle n’est donc pas réceptive aux produits. De plus, le vent est souvent plus faible le matin qu’en soirée. Il est donc recommandé d’appliquer les fongicides en fin de nuit ou en matinée.

Cas particulier des cécidomyies : Il conviendra de traiter en soirée dès lors que le seuil d’intervention est dépassé et ceci, en présence des adultes.

Traiter en pleine journée, c’est perdre en efficacité et en sélectivité

En pleine journée, l’hygrométrie est basse et les températures élevées. Les gouttelettes de pulvérisation s’évaporent (surtout en bas volumes ou avec certaines buses) et n’atteignent pas la plante. En outre, les températures trop élevées ou avec de fortes amplitudes peuvent compromettre la sélectivité.


Figure 1 : manque de sélectivité des triazoles

Une rosée sera toujours plus efficace que des adjuvants

Certains adjuvants ont des effets humectants ou hygroscopiques, c’est-à-dire qu’ils limitent la dessication des gouttes. C’est le cas des sels comme le sulfate d’ammonium. Ils peuvent être utiles les années sèches pour renforcer l’efficacité d’un produit. Mais en aucun cas, ils ne permettent de s’affranchir des bonnes conditions d’hygrométrie.

En revanche, une rosée matinale, si elle ne ruisselle pas, est favorable à l’efficacité des produits systémiques. La présence d’eau, même en faible quantité sur les feuilles, hydrate la cuticule, la rend plus poreuse et facilite la pénétration des produits.

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Agnès TREGUIER, Myriam DESANLIS (Arvalis – Institut du végétal)

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