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Si les seuils de nuisibilité des pucerons sont bien connus aujourd’hui, leur observation en pratique aux champs n’est pas aussi facile.
Ce sont les ailés qui arrivent en premier et sont responsables des contaminations primaires en transmettant le virus de la JNO (Jaunsisse nanisante de l’orge) lors de ses piqûres alimentaires. La dissémination est ensuite réalisée par la descendance de ces formes ailée, des pucerons aptères (non ailés) qui se nourrissent sur des plantes infectées, acquièrent le virus et le transmettent à de nouvelles plantes (dissémination par foyers).
Puceron ailés.
Puceron aptère (non ailé).
Comment être sûr de les observer ?
Pour mieux connaître les facteurs favorables ou non à leur activité aux champs, un indice de qualité de l’observation peut être calculé.
Le calcul de cet indice prend en compte cinq critères (figure 1) : le gel nocturne, la température au moment de l’observation, la nébulosité, l’état de la végétation et l’heure de la journée. La somme des cinq notes correspond à la probabilité d’observer ou non les pucerons.
Figure 1 : Calcul de l’indice de qualité de l’observation
Quelques exemples
• Avec une température inférieure à 5°C en début d’observation, un gel nocturne, un ciel couvert, la présence de rosée ou pluie et une observation avant 9 h le matin : l’indice est de -9, soit de très mauvaise conditions. Ne pas observer de pucerons dans ces conditions n’est pas un gage de leur absence de la parcelle.
• Avec une température supérieure à 10°C sans gel nocturne, un temps ensoleillé, un végétal sec, et une observation en début d’après-midi, l’indice est de +8 soit d’excellentes conditions. Toutes les chances sont de votre côté pour les observer.
Les conditions actuelles sont-elles favorables ?
Les températures journalières actuelles et l’absence de gel nocturne sont actuellement favorables à l’activité des pucerons. Seule la pluie peut les perturber dans les prochains jours. Les pucerons auront alors le réflexe de s’abriter dans le cornet des céréales, voire au niveau du sol si ce dernier est motteux ou creux.
Figure 2 : températures journalières sur la station météo de Metz (Moselle)
Faut-il traiter ?
La sensibilité des plantes aux viroses est maximale autour des stades jeunes (1 feuille) puis elle diminue. C’est pourquoi le seuil généralement admis de 10 % de plantes porteuses a été affiné en Lorraine.
Les seuils d’intervention sur puceron à la Lorraine
• 5 % de pieds porteurs d’au moins 1 puceron au stade 1 feuille
• 10 % à 2 feuilles
• 20 % à 3 feuilles
Au-delà de ces seuils d’infestation primaires à un instant donné pour un stade donné, il faut également être vigilant sur le temps de présence active (observation d’ailés couplée à un développement de colonies) de ces pucerons sur les parcelles, qui ne doit pas être toléré au-delà de 10 jours.