La pyrale, ou Ostrinia nubilalis, est un insecte de la famille des lépidoptères, qui mue de larve à nymphe avant de devenir papillon. Ce sont les larves ou chenilles qui sont les plus ravageuses pour la culture du maïs.
A taille adulte de papillon, la pyrale mesure 25 à 30 millimètres, les femelles sont jaunes claires tandis que les mâles sont plus foncés. Dans son format larve, elle peut mesurer jusqu’à 20 millimètres. Elle est reconnaissable par une longue ligne sur le dos d’un gris foncé.
Les cycles de reproduction peuvent être notoirement différents selon les zones géographiques et les conditions climatiques. Des facteurs qui vont avoir notamment une influence sur le nombre de génération à naître, une ou deux.
Lors d’un cycle à une génération, la ponte se déroule en mai et juin. La femelle pyrale dépose ses œufs par 10, 20 ou 30 en plaques, sur la face intérieure des feuilles. Les larves naissent quinze jours plus tard et commencent à se nourrir sur la plante où elles ont éclos.
Ces chenilles vont continuer à muer en s’abritant dans les tiges et débris durant l’automne et l’hiver, diminuant ses activités métaboliques (diapause) et ce n’est seulement qu’au printemps suivant qu’elles vont devenir des nymphes. Puis des papillons volants.
Dans des zones chaudes, il est possible d’observer deux ou trois générations par an, un phénomène qui occulte alors la phase latente de diapause.
C’est au maïs que la pyrale monovoltine (un seul cycle) s’attaque le plus souvent, même presque exclusivement. C’est le cas dans les Hauts de France, en Bourgogne Franche Comté, en Auvergne-Rhône Alpes, et dans le Grand-Est.
Cependant, les pyrales à multiples générations annuelles (plurivoltines), dont l’alimentation diffère, s’attaquent-elles aussi au maïs, mais également aux arbustes et en particulier l’Armoise, dans les régions du Sud, Occitanie, Nouvelle Aquitaine et Provence Alpes Côte d’Azur.
C’est pour se nourrir que les chenilles de la pyrale vont débuter leurs ravages sur la plante où elles ont éclos. Elles attaquent les feuilles, puis s’installent dans les tiges et vont jusqu’à attaquer les épis et pédoncules.
Ces dégâts vont largement affaiblir les plans, pouvant même causer sa mort.
La récolte d’une parcelle peut connaître jusqu’à 30 % de pertes de rendement en cas d’attaque féroce. Les grains de maïs sont moins nombreux, plus petits et moins bons… Les parcelles touchées peuvent donc perdre en valeur alimentaire.
En France, pour endiguer ce fléau, un système d’observation a été organisé afin d’optimiser les alertes en cas de proliférations importantes. Se renseigner auprès des BSV locaux (bulletins de santé du végétal).
Si la pyrale du maïs était présente l’année précédente dans les champs, la vigilance doit bien évidemment être accrue.
D’un point de vue prophylactique, l’un des moyens les plus efficaces est d’intervenir dès la fin de la précédente récolte. Il est important de veiller au broyage des cannes de maïs, et d’éliminer les résidus, ce qui va permettre, si l’action est bien réalisée, d’éliminer jusqu’à 80 % des larves nuisibles.
D’un point de vue curatif, il n’existe pas d’insecticides réellement efficaces pour éliminer complètement les pyrales à leurs différents stades. Certains pourront toucher les œufs, d’autres les jeunes larves, mais il faudra absolument qu’elles soient ciblées avant d’entamer les tiges.