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Pulvérisateurs, quelle architecture répond le mieux aux besoins ?

S’il peut paraiÌ‚tre accessoire de s’attarder sur le choix d’un chaÌ‚ssis ou d’une cuve, ces eÌleÌments preÌsentent, en reÌaliteÌ, une influence importante sur le deÌbit de chantier, le confort, ou encore le couÌ‚t aÌ€ l’hectare.

Le châssis du pulvérisateur

C’est l’organe qui preÌsente le plus d’impact sur le deÌbit de chantier et le rendement eÌnergeÌtique. Les pulveÌrisateurs porteÌs sont privileÌgieÌs pour un couÌ‚t d’investissement modeÌreÌ. Attention toutefois aÌ€ ne pas peÌnaliser le deÌbit de chantier avec les temps d’attelage, aÌ€ l’impact neÌgatif sur ces appareils.  

La faciliteÌ de manœuvre aÌ€ la parcelle est en effet contrebalanceÌe par un attelage plus contraignant. Le report de charge sur l’essieu arrieÌ€re du tracteur peut favoriser la capaciteÌ du tracteur en parcellaire limitant mais cette charge suppleÌmentaire augmente la compaction et l’ornieÌrage.

L’ajout d’une cuve avant ameÌliore l’eÌquilibre et l’autonomie, surtout en cas de fertilisation liquide. Attention toutefois aÌ€ bien consideÌrer la complexiteÌ d’attelage et de rinçage suppleÌmentaire. Si le gabarit routier ne deÌpasse pas 2,55 meÌ€tres de largeur, c’est le moyen le plus eÌconomique de rouler aÌ€ 40 km/h au transport sans automoteur deÌdieÌ.

La capaciteÌ de cuve est la plus limiteÌe en attelage porteÌ avec un rapport de 10 aÌ€ 15 l/ch d’autonomie en moyenne. AÌ€ capaciteÌ et eÌquipements eÌquivalents, un pulveÌrisateur semi-porteÌ (appeleÌ aÌ€ tort traiÌ‚neÌ) est plus abordable aÌ€ l’achat, et preÌsente quelques avantages suppleÌmentaires.

Sa faciliteÌ d’attelage rend disponible plus aiseÌment le tracteur deÌdieÌ aÌ€ la pulveÌrisation. Son autonomie deÌpasse meÌ‚me parfois certains automoteurs et son rendement eÌnergeÌtique est le plus favorable avec un rapport possible de plus de 25-30 l/ch.

Pour les cultures les plus exigeantes en pertes par eÌcrasement, l’ajout d’un essieu ou timon orientable limite ses performances eÌconomiques mais fait rouler l’appareil dans les traces du tracteur. Lorsque les 5 000 hectares deÌveloppeÌs par an ou quand les travaux en concurrence sont limitants, les pulveÌrisateurs automoteurs sont les plus eÌconomiques malgreÌ leur prix d’achat plus important.

La protection de classe 4 des cabines pressuriseÌes confirme leur succeÌ€s en entreprise de prestation ou en investissement partageÌ. Enfin, leur garde au sol qui en fait des speÌcialistes des cultures hautes comme le colza ou le maïs pour les applications les plus tardives. Une vigilance particulieÌ€re sera aÌ€ apporter au choix des eÌquipements et de la transmission pouvant peÌnaliser ses performances en parcellaire vallonneÌ ou portance limitante.

Le train roulant

MeÌ‚me si les pulveÌrisateurs porteÌs ne sont pas concerneÌs dans ce chapitre, nous attirons l’attention, lors de l’investissement, sur le poids de l’appareil arrieÌ€re et/ou avant. Une fois chargeÌ (d’autant plus en solution azoteÌe), il faut veiller aÌ€ ce que la charge sur l’essieu arrieÌ€re du tracteur ne deÌpasse ni la limite d’homologation, ni l’indice de charge des pneumatiques.

Concernant les autres appareils semi-porteÌs, en consideÌrant une limitation de vitesse de 25 kilomeÌ€tres par heure trop souvent deÌpasseÌe, il est judicieux de choisir l’amortissement d’essieu et de fleÌ€che d’attelage les plus performants. C’est ici la durabiliteÌ de l’ensemble de l’ appareil qui est en jeu au champ : le vieillissement de la rampe est ralenti en ameÌliorant sa suspension et donc sa stabiliteÌ.

Le choix de pneumatiques est directement lieÌ aux contraintes de cultures en rangs. C’est surtout la voie qui devra eÌ‚tre ajusteÌe de manieÌ€re identique aÌ€ celle du tracteur. Ne pas investir dans des pneumatiques plus eÌtroits que ceux du tracteur : en augmentant la compaction des sols, on n’eÌvite pas non plus l’eÌcrasement de culture. Pour les largeurs de rampes de 24 meÌ€tres et davantage, l’enjeu eÌconomique de perte de culture ne compense pas les avantages de portance fournis par des pneumatiques larges.

Dans le cas d’achat d’automoteur de pulveÌrisation, il faut privileÌgier les roues d’un diameÌ€tre maximal et faire stipuler par le fournisseur l’indice de charge toleÌreÌ. CoÌ‚teÌ compaction, et choix d’attelage, c’est principalement le poids par essieu qui geÌneÌ€re les tassements en profondeur. Un pneumatique plus large va surtout modifier la compaction de surface et donc limiter l’ornieÌrage.

FleÌ€che articuleÌe ou essieu directeur ?

FleÌ€che articuleÌe ou essieu directeur permettent, l’un comme l’autre, de faire circuler les roues d’un pulveÌrisateur semi-porteÌ dans les traces du tracteur.

Jusqu’ici reÌserveÌes essentiellement aux cultures aÌ€ forte valeur ajouteÌe, les commandes meÌcaniques neÌcessitent des reÌglages d’embiellage et d’eÌtalonnage pour respecter le suivi des traces. Aujourd’hui davantage commandeÌs eÌlectriquement, les essieux directeurs offrent eÌgalement un rayon de braquage du pulveÌrisateur plus court.

Pour les parcelles aÌ€ fort deÌvers, fleÌ€che ou essieu directionnels sont eÌgalement des solutions pour eÌviter la mise en crabe du pulveÌrisateur.

Les cuves

Sur le marcheÌ des pulveÌrisateurs aÌ€ rampe, il n’y a pas vraiment de possibiliteÌ de choisir la forme ou la matieÌ€re de la cuve. MeÌ‚me si les mateÌriaux offrent des reÌsistances et des faciliteÌs de reÌparation diffeÌrentes, leurs reveÌ‚tements inteÌrieurs sont aujourd’hui tous capables d’offrir un rinçage optimal. Les criteÌ€res de choix vont davantage se tourner sur la quantiteÌ de volume nominal. Avant la largeur de rampe, c’est bien l’autonomie de la cuve qui deÌcidera de votre deÌbit de chantier.

Adapter son volume aÌ€ la puissance du tracteur mais eÌgalement aÌ€ la correÌlation dose-surface par chantier. AÌ€ titre d’exemple, une cuve de 3000 litres offre plus de 37 ha d’autonomie aÌ€ un agriculteur qui pulveÌrise un produit phytosanitaire aÌ€ 80 l/ha. Dans le cas d’une fertilisation liquide aÌ€ 200 l/ha, le pulveÌrisateur devra eÌ‚tre reÌalimenteÌ apreÌ€s 15 ha. En consideÌrant les temps annexes (transport, remplissage…) retenez que la capaciteÌ de cuve est plus limitante que la largeur de rampe.

Au niveau reÌglementaire, apreÌ€s deÌsamorçage de la pompe, la quantiteÌ de bouillie restante dans les canalisations et le fond de cuve ne doit pas exceÌder 0,5 % du volume de la cuve principale aÌ€ laquelle il faut ajouter deux litres par meÌ€tre de largeur de rampe. Une vigilance sera tenue sur les combinaisons de cuves porteÌes avant et arrieÌ€re, ouÌ€ le tuyau de transfert de grande section preÌsente un volume mort important.

Il est important de faire preÌciser aÌ€ son fournisseur la valeur de ce volume reÌsiduel qui jouera sur la capaciteÌ de rinçage et preÌviendra quelques accidents de phytotoxiciteÌs sur cultures. Tous les constructeurs respectent un volume de cuve deÌpassant de 5 % le volume commercial annonceÌ afin de preÌvenir les deÌbordements. La cuve de rinçage, meÌ‚me si elle n’est pas obligatoire, permet de geÌrer la totaliteÌ du nettoyage interne du pulveÌrisateur au champ.

Son volume repreÌsente un minimum de 10 % de la cuve principale. Bien noter l’emplacement du bouchon ou du raccord de remplissage pour gagner du temps lors du deÌbut du chantier. Le rince-main, d’un volume minimum de 15 litres doit eÌ‚tre preÌsent sur l’ensemble atteleÌ, mais pas obligatoirement sur le pulveÌrisateur. Rester vigilant aÌ€ son emplacement pour laver ses gants rapidement ou pour rincer une buse lors d’un bouchage inopineÌ.


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