Les conditions actuelles sont favorables à l’arrivée des pucerons ailés dans les parcelles et à leur multiplication. La vigilance est de mise, sachant que la pression a été forte lors de la précédente campagne.
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La campagne 2013-2014 a été marquée dans la région par de très fortes attaques de pucerons et de cicadelles, vecteurs de maladies virales des céréales, notamment pour les pucerons de la Jaunisse Nanisante de l’Orge. Les dégâts occasionnés peuvent être très élevés : ainsi, au Magneraud, en semis précoce d’orge d’hiver, la perte de rendement due aux très fortes attaques de virus a dépassé 30 q/ha en absence de toute protection.
Après les fortes attaques de la dernière campagne, les conditions agro-climatiques de l’été et du début d’automne sont a priori très favorables à des attaques importantes de pucerons voire de cicadelles :
– la forte présence de pucerons dans les maïs ;
– des repousses de céréales abondantes, offrant des refuges et des supports de multiplication des pucerons mais aussi des virus ;
– des semis de céréales parfois très précoces ;
– des conditions climatiques très favorables : le temps doux assure une levée très rapide des céréales semées ces derniers jours et favorise l’activité des ravageurs.
En semis très précoce, les observations faites sur orge sur la station du Magneraud montrent une arrivée rapide des pucerons (voir figure 1).
Figure 1 : Suivi de l’infestation par les pucerons vecteurs de la JNO – Orge d’hiver semis très précoce (2/10/14)
Les observations réalisées dans le cadre du BSV montrent que les parcelles semées vers le 15/10 sont aujourd’hui à une feuille (voire 2 feuilles) et sont donc exposées au risque de contamination. Quelques parcelles ont franchi le seuil dans le réseau d’observation cette semaine.
Compte-tenu de ces conditions, il est essentiel de surveiller les parcelles dès la levée si elles ne sont pas protégées par un traitement de semences efficace (Gaucho 350 ou Ferial) et intervenir dès que l’un des seuils de traitement est atteint (seuil 1 : 10 % de plantes infestées ou seuil 2 : présence de faibles populations plus de 10 jours). Tous les produits insecticides homologués contre les pucerons d’automne ne présentent pas les mêmes efficacités. Les produits à base de cyperméthrine sont moins performants que les autres produits homologués pour les traitements en végétation.
Rappelons que, pour les cicadelles, le seuil d’intervention est de 30 captures/piège/semaine.
• Pour les parcelles protégées par un traitement de semences, la protection est suffisante pour le moment. Toutefois, compte tenu de la rapidité du développement des cultures, il faudra surveiller les parcelles les plus précoces, l’efficacité du traitement de semences diminue à partir du stade 4-5 feuilles et peut nécessiter, si les conditions restent favorables à l’activité des pucerons, un relais en végétation.
• Pour les parcelles non protégées, situations des semis précoces actuellement à 1-2 feuilles, bien surveiller l’activité des pucerons et intervenir dès que les seuils sont atteints (10 % de plantes infestées ou présence de faibles populations plus de 10 jours).
L’évolution des conditions climatiques à partir de la fin de semaine (temps plus frais et plus humide), devrait ralentir l’activité des adultes ailés mais ne limitera celle des populations déjà installées. Il faudra rester vigilant d’autant plus que le temps frais rend l’observation plus délicate, les pucerons s’abritant alors dans le cornet.
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. 
