C’est certainement l’une des espèces de pucerons les plus redoutables : le Myzus persicae, ou plus communément appelé puceron vert du pêcher, est funestement célèbre pour sa propension à infester les pêchers ou autres arbres fruitiers, mais aussi pour sa capacité à transmettre de nombreux virus. Il est connu pour être vecteur de la jaunisse de la betterave ou de la jaunisse nanisante de l’orge.
Le puceron vert, comme de nombreuses espèces de pucerons, peut être ailé ou aptère (sans aile). Sa taille adulte avoisine les deux millimètres. Le puceron vert ailé sera plutôt vert clair, tandis que les ailés sont un peu plus foncés, avec un abdomen tâché de noir. Leur thorax est également noirâtre.
La reproduction du puceron vert est un phénomène complexe. Les œufs sont déposés à l’automne sur les bourgeons des arbres ou plantes hôtes de la colonie. Ce n’est seulement qu’au mois d’avril que ces œufs vont éclore, et donner naissance à une première vague de « fondatrices ».
Ces dernières, exclusivement des femelles aptères, vont à leur tour donner naissance à une quarantaine de larves. Cette fois, les trois ou quatre générations à suivre jusqu’à l’été pourront être aptères (plus nombreux au début) ou ailés (plus nombreux en fin de cycle), selon l’adaptation à l’environnement et les besoins de mobilité.
Les premières générations restent sur l’hôte primaire, comme le pêcher, puis les suivantes s’éparpillent sur des hôtes secondaires, comme la betterave.
Le puceron vert du pêcher et assimilés sont des insectes polyphages, ils attaquent pour se nourrir tous les types de plantes mais sont le plus souvent attirés par les arbres fruitiers, de type Prunus.
Ils peuvent également se délecter des herbacés sauvages ou des plantes cultivées. Les feuilles des pommes de terre, betteraves, tomates, choux, carottes et autres sont atteintes par leur appétit féroce.
Voir : Les ravageurs des cultures
C’est d’abord par leur nombre que les pucerons verts sont dangereux. Lors du cycle de reproduction, les colonies ont besoin de se nourrir. Les pucerons piquent et sucent les végétaux, qui se recroquevillent et s’atrophient.
Les dégâts se déclinent sur la quantité et la qualité des récoltes.
Certains végétaux meurent, d’autres sont beaucoup moins riches. Avec moins de sucre pour la betterave par exemple.
Le deuxième effet majeur néfaste du puceron vient de sa tendance à transmettre les virus. Lorsqu’il pique une plante, il peut lui transmettre une maladie qui peut s’avérer rédhibitoire pour une parcelle et entraîner une perte totale de récolte.
Pour contrarier les desseins de ces ravageurs, il est capital d’agir très vite, bien avant l’envahissement des feuilles et des éclosions.
Il est donc important de pratiquer une observation régulière des cultures. Si des œufs sont repérés à la base des bourgeons au mois d’avril, il faut enclencher les traitements préventifs.
Il existe un procédé naturel redoutable contre les pucerons : les larves de coccinelles, de syrphes et de chrysopes. Seul souci, cette intervention peut s’avérer trop tardive, après la prolifération des pucerons, si les conditions météorologiques ont permis une éclosion relativement précoce.
Dans le cas de l’apparition de grappes d’œufs sur des feuilles de végétaux, il est fortement conseillé de supprimer ces feuilles.
Arroser d’eau abondamment et à forte pression les colonies en formation est également un moyen pour annihiler la prolifération. Attention à ne pas engendrer de dégâts sur la plante avec la puissance du jet.
D’autres remèdes biologiques sont également efficaces : aspergez les zones touchées par une mixture de purin d’ortie ou de fougère.
Si les pucerons restent présents, et fortement nuisibles, malgré les solutions agronomiques, des insecticides existent. Mais ils ne viseront pas uniquement que les pucerons. L’utilisation de ces produits doit être raisonnée.