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Protégez vos maïs des ravageurs

Une fois que les larves de pyrale sont dans la tige, il n’y a plus de traitement curatif. Il faut agir en amont, dès la récolte précédente, en broyant finement les résidus de récolte.

 
Insectes, mais aussi corvidés, peuvent mettre à mal votre rendement. Prévention, protection des semences, biocontrôle et insecticides vous aideront à limiter les dégâts.

 
En début de cycle, le maïs peut être soumis à d’importantes attaques de ravageurs. Le taupin est, en moyenne, celui qui cause le plus de dégâts. Les larves de ce coléoptère s’attaquent aux organes souterrains, pénalisant fortement le rendement. Arvalis estime que des dégâts sur 10% des pieds entraînent une perte de 5 à 10 q/ha. Il n’y a pas de traitement curatif. Dans les parcelles à fort risque, il est recommandé d’intervenir en préventif avec un apport de pyréthrinoïdes, cyperméthrine ou lambda-cyhalothrine, en micro-granulés. Ils sont à appliquer avec un diffuseur pour que la répartition des micro-granulés soit au plus près des jeunes plants. Des mesures agronomiques peuvent aider à réguler les populations de taupins, comme un travail du sol estival pour remonter œufs et larves, qui seront détruits par dessication. Arvalis teste la technique des plantes appâts, pour détourner l’appétit des taupins des pieds de maïs. De l’orge ou des mélanges blé/maïs seront implantés près des lignes de semis. Des essais en cours aideront à affiner les modalités comme la densité de semis ou les modes de destruction.

 
 
Principalement dans le Grand Ouest, les géomyzes causent aussi d’importants dégâts. Les parcelles avec des haies, à proximité de prairies, semblent plus à risque. En 2022, une dérogation avait été accordée pour le traitement de semences à base de cyantranilipole. Les pyréthrinoïdes protègent contre les taupins et les géomyzes, avec une efficacité entre 45 et 65%.

 
Les chrysomèles sont de plus en plus à surveiller. Le piégeage montre des présences dans la plupart des régions.

 
Parmi les ravageurs, il ne faut pas oublier les corvidés qui raffolent des jeunes pousses de maïs. Pour les repousser, le traitement de semences Korit 420FS avait obtenu une dérogation pour les semis 2022. Il est à réserver aux situations à risques, bien que son efficacité reste insuffisante en cas de forte attaque.

 
Au titre de la prévention, il est recommandé d’éviter les semis décalés dans le temps et l’espace. Un semis isolé aura plus de risques de concentrer les oiseaux, donc les dégâts. Il faut privilégier des semis profonds (4/5 cm) et bien rappuyer les lignes de semis. Une faible vitesse de levée et une croissance ralentie jusqu’au stade 4/5 feuilles augmentent les risques. Les effaroucheurs assurent une certaine protection.

 
Des risques aussi en fin de cycle

 
En fin de cycle, ce sont les papillons foreurs, pyrales et sésamies, qui sont à craindre. Ce sont les larves de ces papillons qui causent des dégâts, en creusant des galeries, qui affaiblissent les pieds, et consomment les épis. Ces galeries sont des portes d’entrée pour les champignons du genre fusarium. On peut réduire la pression par un broyage fin des résidus après récolte.

 
Les conditions climatiques vont jouer sur la date d’arrivée des papillons. Les bulletins de santé du végétal suivent les dynamiques de vol dans votre zone. Cela permet d’organiser la lutte contre la 1e génération pour limiter les dégâts et le nombre d’insectes, donc la nuisibilité, de la 2e génération. 

 
Au tout début des vols de pyrales, le lâcher de trichogrammes permet de limiter la proportion d’œufs viables. Ces minuscules guêpes vont agir en pondant leurs œufs dans ceux des pyrales. Dans les zones à fort risque, des insecticides foliaires pourront être appliqués au pic de vol pour viser les œufs et jeunes larves. Le chlorantraniliprole (Coragen) a une action larvicide et ovicide. Attention, si cette molécule a été ré-homologuée, son utilisation est restreinte à une application par an. Une fois les larves pénétrées dans la tige, il n’y a plus de solution curative.

 
Le risque sésamies est essentiellement localisé au sud d’une ligne Vendée / Drôme. Face aux sésamies, la lutte est plus délicate, car les papillons déposent leurs œufs dans les gaines des feuilles, où ils sont difficilement accessibles aux produits. Il est recommandé d’intervenir dès les observations de vol de la 1e génération, pour limiter la nuisibilité de la 2e génération et car le maïs est à un stade où le tracteur passe encore.
 
Cécile Julien
 

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