alain jupp salon agriculture 2015

Présidentielle, le programme agricole de Juppé est connu, on attend celui de Fillon

Favori dans les sondages de la primaire à droite puis de l’élection présidentielle à suivre, Alain Juppé est l’un des rares candidats déclarés à avoir déjà présenté un programme agricole. Zoom.

Parmi la trentaine de personnalités de droite et de gauche déclarée candidate à l’élection présidentielle de 2017, combien de postulants sont en mesure, aujourd’hui, de présenter un programme économique ? A peine cinq ! Et qui traite des questions agricoles ? Encore moins !

Début avril, Alain Juppé, maire de Bordeaux, a joué carte sur table. Un mois avant la publication de son troisième livre programmatique titré « le défi économique », le maire de Bordeaux a publié un cahier de 49 pages intitulé « Agir pour l’agriculture ».

Or en cette période de précampagne, l’acte de candidature à l’élection de la présidence de la République est d’abord, pour la majorité des postulants une opportunité d’exister médiatiquement le temps de leur annonce. Et de faire de l’audience en réagissant sur des sujets d’actualité du moment, à cent lieux des préoccupations des agriculteurs.

Mais à partir de la prochaine rentrée, ce sera l’examen de passage pour tous. Les agriculteurs apprécieront par eux-mêmes, parmi les candidats à l’élection présidentielle, lesquels consacreront au moins un chapitre de leur programme politique et économique à l’agriculture. Ce qui ne peut du reste s’envisager sans l’appui de fins connaisseurs des questions agricoles. Sinon, il est d’ores et déjà acquis que l’agriculture ne sera qu’un thème de campagne de second ordre ou l’objet d’un traitement électoral « au lance-pierre ».

Des domaines qui relèvent des compétences du gouvernement

Certes, la politique agricole française est en grande partie guidée par les institutions européennes basées à Bruxelles. Le prochain rendez-vous est la révision à mi-parcours de la réforme de la Pac 2014-2020 entrée en application en 2015. Et en mai prochain, le conseil européen informel des ministres de l’Agriculture des Vingt-huit sera l’occasion pour les participants, de faire un premier tour de table sur ce que pourraient être les priorités de la prochaine Pac après 2020, en tirant espérons-le, les leçons de la crise historique par sa durée et par son ampleur que travers l’agriculture européenne.

Mais au niveau national, les marges de manœuvres existent : législation du travail, fiscalité, prélèvements obligatoires, transpositions des directives européennes en matière de normes, organisation des marchés  etc. Autant de domaines qui relèvent de la compétence du gouvernement français.

Lors de la prochaine campagne électorale, ne serait-il pas normal que les Français sachent quelles sont les ambitions des candidats à la présidence de la République sur un des secteurs de l’économie qui emploie plus de 1,3 million d’actifs agricoles et agroalimentaires. Sans compter les emplois dérivés de l’agrofourniture.

L’agriculture française nourrit les Français et elle occupe plus de la moitié du territoire national. A l’étranger, les exportations de produits agricoles et agroalimentaires équivalent à la vente de centaines d’Airbus chaque année.

Par ailleurs, la Pac ne peut se faire sans la France, première puissance agricole de l’Union européenne.

L’agriculture, un défi économique

Pour Alain Juppé, l’agriculture fait partie du défi économique du candidat à la candidature de la présidentielle de 2017. Son cahier de 49 pages « Agir pour l’agriculture » est la colonne vertébrale de son projet agricole pour la France.

« Il est le fruit d’échanges que j’ai eus au fil de mes déplacements dans toute la France avec des agriculteurs et des élus ruraux, des économistes et des responsables professionnels, écrit le maire de Bordeaux. Il reflète aussi le point de vue de nombreux Français qui ont participé à la consultation lancée il y a quelques semaines sur internet. »

La première partie de ce document dresse un état de la situation de l’agriculture en France et, des succès et des échecs de la Pac. Pour Alain Juppé, « la crise agricole est le symptôme de la crise française ».

La seconde partie du document « Agir pour l’Agriculture » présente la stratégie agricole du programme présidentiel d’Alain Juppé. Il comporte six orientations.

Il s’agit d’abord de soutenir les prix en réorientant la politique agricole commune pour protéger les agriculteurs contre la volatilité des marchés (orientation 1). Mais aussi d’adapter le cadre juridique et réglementaire de l’agriculture au 21e siècle et de soutenir l’investissement et l’innovation (orientations 2 à 5). Enfin, le maire de Bordeaux envisage un nouveau projet d’allègement des charges sociales, fiscales et réglementaires au-delà de ce qu’a déjà été fait par l’actuel gouvernement (orientation 6).

« Agir pour l’Agriculture » est entièrement axé sur 2017, en faisant abstraction des choix des dernières années des gouvernements actuels ou passés d’avant 2012, lorsque la droite était aux affaires. Le malaise agricole est trop profond pour diviser encore un plus les Français.

Le programme agricole de François Fillon bientôt dévoilé

Par ailleurs, un autre candidat de la primaire à droite, l’ancien Premier ministre François Fillon, s’apprête lui aussi à publier son programme agricole. Il faut savoir que, parmi les parlementaires qui le soutiennent, on trouve le nom de Michel Dantin, député européen, membre de la commission agriculture du Parlement européen depuis deux mandats : il s’agit d’un gage de sérieux et, de fait, le programme de François Fillon est très attendu.

Enfin, Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Agriculture, vient tout juste de déposer les parrainages suffisants pour participer aux primaires et devrait donc continuer à parler d’agriculture.

 

En savoir plus : http://www.alainjuppe2017.fr/agriculture_et_ruralite (le programme agricole d’Alain Juppé).

Notre photo ci-dessous montre Alain Juppé lors de sa visite du salon de l’agriculture de Paris en 2015.

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