nourrir population chinoise

Pour sa sécurité sanitaire, la Chine importe 113 milliards d’euros de produits alimentaires

Premier pays importateur au monde, la Chine a acheté 113 milliards d’euros de produits agricoles et agro-alimentaires en 2019. Un marché qui attise les convoitises.

En 2019, seules 10 % des importations chinoises sont américaines, soit 9 points de moins qu’en 2017. Les Etats Unis, troisième pays fournisseur de la Chine, sont largement distancés par le Brésil (1er) et l’Union européenne (2e). Les goûts des consommateurs, de  plus en plus urbanisés, changent. L’ex-empire du milieu achète de plus en plus de produits transformés.

A peine signé le 15 janvier dernier, l’accord commercial entre les États-Unis et la Chine battait de l’aile. L’expansion de la Covid 19 a contrarié sa mise en oeuvre. « De janvier à juillet, les exportations agricoles américaines vers la Chine étaient encore inférieures de 1,1 milliard d’euros (Mds d’€), soit 16 %, par rapport à la même période en 2017 », analyse une étude de l’USDA, l’institut américain de statistiques. Or l’accord commercial visait à accroître de 10,6 Mds d’€ le montant des importations chinoises de produits agricoles américains par rapport à leur niveau de 2017 (19 Mds d’€).

Car ces cinq dernières années, les ventes étatsuniennes ont fondu de plus de 50 %, passant de 23 Mds d’€ à près de 10,6 Mds d’€ et tout porte à croire qu’elles ne vont pas se redresser de sitôt.

En 2019, seules 10 % des importations chinoises sont américaines, soit 9 points de moins qu’en 2017. Les Etats-Unis sont dorénavant le troisième pays fournisseur de la Chine derrière le Brésil puis l’Union européenne.

La concurrence brésilienne est féroce. Le Brésil sait s’imposer sur tous les marchés agricoles, sans exception. Il est très compétitif, surtout depuis la dévaluation du réal par rapport au dollar. Il fournit 80 % des importations chinoises de soja.

Dans l’Océanie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont conquis le marché chinois en expédiant notamment des produits animaux.

L’an passé, l’ex-empire du milieu a importé l’équivalent de 113 Mds d’€ de produits agricoles et agro-alimentaires. Et malgré la crise sanitaire, 10,5 Mds d’€ de produits en plus ont été importés au cours du premier semestre.

La Chine, troisième pays importateur de blé au monde

La hausse des revenus et du niveau de vie, l’urbanisation croissante et les problèmes de sécurité alimentaire (crise du lait de la mélanine, peste porcine) ont alimenté les importations agricoles depuis l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001.

Les habitudes alimentaires des Chinois ont aussi changé. « Entre 2000 et 2019, la consommation de viande de volaille par habitant a augmenté de 32 % et la consommation de lait liquide a plus que triplé », explique l’USDA. Et au cours des 10 prochaines années, la classe moyenne sera rejointe par 189 millions de ménages.

Depuis 2018, la Chine a importé plus de produits de consommation (55 Mds d’$ environ) que de matières premières agricoles.

En tardant à s’aligner sur les normes imposées par la Chine sur les produits laitiers, les Etats-Unis se sont laissés dépasser par l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande notamment. Ils ont aussi été victimes de la crise de la vache folle. La viande bovine américaine a été boycottée par la Chine jusqu’en 2017. Le sous-continent sud-américain, et l’Australie et la Nouvelle Zélande, se partagent quasiment le marché chinois en pleine expansion depuis la peste porcine.

Même le marché du porc chinois échappe aux Américains. Depuis le début de l’année, les ventes de l’Union européenne de viande de porc ont explosé. Mais là encore, le Brésil s’est très vite imposé en captant 10 % du marché chinois.

Cette année, la Chine a rejoint le cercle étroit des principaux pays importateurs de blé (Egypte, Indonésie, Algérie entre autres). Elle en achèterait 7,5 millions de tonnes (Mt), selon l’USDA. Toutes céréales confondues, 24,6 Mt seraient même importées d’Union européenne, de Russie ou d’Argentine et donc pas seulement des Etats-Unis, hormis pour le sorgho, dont ils détiennent encore le monopole des ventes.

Comme le montre ce dernier exemple, la sécurité alimentaire de la Chine ne repose plus seulement sur sa production agricole mais aussi, sur ses importations et sur le panel de pays, âprement choisis, auprès desquels elle s’approvisionne.


La population chinoise est de plus en plus dense, réclame une nourriture saine et qualitative, ce qui fait de la Chine le plus gros importateur mondial de produits alimentaires.

Article Précédent
Article Suivant