Partager le quotidien du travail des agriculteurs sur les réseaux sociaux avec des élèves d’une classe, c’est ce que propose le site monchamp.fr. Plus d’une cinquante de jumelages a été créée. Mais les enseignants souhaitent que les fermes soient proches de leur école pour organiser une sortie sur le terrain. Aussi, plus le nombre d’agriculteurs candidats sera important, plus il sera aisé de créer de nouveaux jumelages.
Prenons l’exemple fictif d’un céréalier souhaitant participer à l’opération, appelons-le Rodolphe. Dès que Rodolphe intervient sur sa parcelle de céréales, il envoie à la classe de l’école de Dordogne, avec laquelle il est jumelé, un message pour expliquer aux élèves ce qu’il fait. La semaine dernière, il a regardé si le gel, combiné à des terres détrempées, n’avaient pas altéré les pieds de blé de son champ. Et lorsque la végétation aura redémarré, Rodolphe postera sur son mobile, une photo légendée depuis son tracteur, avec lequel il épandra de l’engrais pour booster la croissance de sa céréale.
Depuis qu’il s’est inscrit sur le site monchamp.fr, Rodolphe fait découvrir aux élèves de sa classe de Dordogne, son métier tout au long de la campagne céréalière, depuis le labour de la parcelle suivie jusqu’à la récolte voire la transformation des céréales cultivées en aliments pour animaux ou en produits alimentaires (production de pain à la ferme par exemple).
Créé par Passion céréales en 2017 (https://www.passioncereales.fr), cette expérimentation s’adresse aux élèves d’école primaire ou du collège.
Sur monchamp.fr, l’agriculteur ou l’éleveur producteur de céréales référencés sont « moteurs et acteurs de l’information en faisant découvrir les cultures de céréales et en transmettant la passion de son métier aux élèves », précise Adrien Sevestre, de Passion céréales, en charge du projet éducatif.
Chaque agriculteur partenaire « informe et sensibilise ainsi les générations futures sur les réalités de son métier. Il contribue aussi à recréer du lien entre notre agriculture, notre alimentation et le quotidien des élèves », rapporte encore Adrien Sevestre.
Une fois choisi par un enseignant, Rodolphe a été contacté par ce dernier. Il a établi avec lui, au début de l’année scolaire, le programme pédagogique qui sera suivi. La parcelle peut aussi bien servir de support pour bâtir des cours de biologie, afin de comprendre les mécanismes de croissance des plantes, que pour faire des calculs (aire, rendements, coûts).
En fait, une bibliothèque est à la disposition des enseignants pour les aider à bâtir leur programme.
Comme Rodolphe avec sa classe, les échanges entre les agriculteurs et les élèves de la classe jumelée se font sous forme de petites vidéos, de photos et de messages envoyés par mobile depuis le tracteur. Il est aussi possible d’organiser des séances de questions réponses.
Le partenariat ne serait pas complet sans l’organisation, en cours d’année, d’une visite de l’exploitation et d’une rencontre avec l’agriculteur. Aussi, les enseignants seront d’autant plus tentés de jumeler leur classe avec une ferme si cette dernière n’est pas trop éloignée de l’école.
L’avenir du dispositif dépend de la capacité de créer un réseau très dense d’agriculteurs ou de polyculteurs-éleveurs pour démultiplier les chances de rapprochement avec les classes candidates. Une centaine d’écoles n’a pas pu concrétiser un jumelage avec un agriculteur pour des questions de distance.
Aussi, les organisateurs du site lancent une campagne d’adhésions auprès des agriculteurs pour élargir leur réseau.
Pour se porter candidat, il suffit de s’inscrire sur le site www.monchamp.fr
Notre illustration ci-dessous : copie d’écran du site monchamp.fr.