Le groupement Syproporcs (200 éleveurs, 680 000 porcs charcutiers commercialisés en 2014) et l’industriel charcutier Herta (groupe Nestlé) ont signé il y a quelques jours un contrat d’un genre nouveau.
Celui-ci a été immédiatement salué par le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui y a vu une « innovation dans les relations commerciales entre les éleveurs et les acheteurs ». Ce contrat, qui prend effet ce 1er juillet, s’appelle SWAP de valeur porc/jambon. Il fixe un prix de référence et un volume sur une période de six mois, données non révélées par les signataires.
Jusque là, rien de vraiment nouveau. Sauf que le groupement vend des animaux vivants et le salaisonnier achète des pièces. Il s’agit donc d’un système d’assurance du prix pour les deux parties, d’une valeur partagée par les signataires.
Les éleveurs engagés dans le contrat disposeront sur six mois d’un objectif de prix leur permettant de déterminer leur objectif de coût de production. Tous achètent déjà leur aliment sous contrat, à un prix fixe sur plusieurs mois : l’aliment représente en effet 70 % du coût de production d’un porc.
Tandis que le salaisonnier (100 000 tonnes de charcuterie fabriquées dans deux usines pour un chiffre d’affaires de 660 millions d’euros) connaîtra à l’avance le prix de sa matière première, lui permettant, lui aussi, de stabiliser sur la période ses coûts de production pour mieux aborder les négociations commerciales annuelles avec la grande distribution.
Le groupement de producteurs avait déjà innové par le passé, en mettant sur pied en 2011 un contrat à livraison différée de porcs sur un prix déterminé à l’avance avec des abatteurs. Devant le peu d’engouement de son dispositif, Syproporcs a monté le dossier SWAP et l’a proposé aux salaisonniers. Pour l’heure, seul Herta s’est engagé. Aux termes du contrat, c’est-à-dire fin décembre, le bilan conditionnera la poursuite de l’opération.