Il existe des alternatives écologiques aux matériaux plastiques et des techniques de production des phosphates utilisés en agriculture. Actuellement, 80 % du phosphore est perdu tout au long de la chaine de valeur, depuis les mines d’extraction jusqu’aux parcelles des agriculteurs où les phosphates sont épandus avant de s’écouler dans les nappes phréatiques.
En agriculture, la réduction des émissions des gaz à effet de serre doit mobiliser les industries amont et aval du secteur, consommatrices d’hydrocarbures fossiles et de produits issus de l’industrie minière .
Bien sûr, la meilleure façon de réduire les émissions de gaz à effet de serre reste la baisse de la consommation de ces commodités. Car toute tonne de phosphates ou de plastiques consommée en moins est d’abord une tonne de produite en moins.
Sinon, une des voies envisageables est la production de bio matériaux ou de produits recyclés. Mais ces filières prendront leur essor si elles sont économiquement attractives, ce qui n’est pas actuellement le cas.
Depuis un demi-siècle, les plastiques sont devenus des matériaux essentiels à l’activité agricole et agroalimentaire, au niveau de chaque maillon de la chaine. Ils sont essentiels pour conserver les aliments et préserver leurs qualités sanitaires et réduire ainsi les gaspillages.
Mais ils ne sont pas dégradables et leurs fabrications consomment beaucoup d’énergies fossiles. Or peu d’efforts ont été réalisés pour en réduire l’usage.
Ces dernières années, la communauté scientifique tente de mettre au point des matériaux biodégradables et bio-sourcés qui auraient les mêmes qualités que les plastiques pour conserver les aliments.
Claire de Marignan auteure de l’article « Le plastique : de l’engouement au désenchantement » publié dans le Déméter 2021, mentionne que « l’INRAE développe des matériaux alternatifs biodégradables et issus de ressources renouvelables non alimentaires. Ils n’empiètent pas sur les ressources alimentaires de la planète ». Autrement dit, « ils ne rentrent pas en concurrence avec la sécurité alimentaire mondiale et ne présentent pas le risque de finir en particules fines et polluantes ». Elle ajoute, « l’INRAE a développé, jusqu’à l’échelle préindustrielle, la fabrication de barquettes alimentaires par injection/moulage à partir d’un mélange de polymère microbien PHAs (Ndlr : les PHAs ou es polyhydroxyalcanoates sont des polyesters biodégradables produits naturellement par fermentation bactérienne de sucres ou lipides) et de 20-40 % de fibres ».
Ces nouveaux matériaux, à la fois bio-sourcés et biodégradables à la fois, présentent bien plus d’intérêt que les bioplastiques biosourcés mais pas biodégradables, ou biodégradables mais pas biosourcés.
Mais pour les fabriquer, de nouvelles filières industrielles européennes de PHAs issues des sous-produits et de résidus agricoles, doivent être créées.
Pour renforcer la conversion agro-écologique de l’agriculture, les industriels de l’aval sont aussi invités à revoir leurs modes de production pour privilégier les moins polluants.
Par exemple, l’exploitation du phosphore nécessaire pour produire des engrais doit faire sa révolution pour être moins polluante.
« A l’heure actuelle, le recyclage demeure peu attractif en raison de sa mise en œuvre souvent plus coûteuse que l’exploitation minière, écrit Raphaël Danino-Perraud, dans le Déméter 2021 (« Phosphates et agriculture : de la géologie à la géopolitique »). De plus, les clients privilégient encore les produits issus de la production minière au détriment de ceux recyclés, jugés moins satisfaisants. (…) A ce jour, 80 % du phosphate est perdu tout au long de la chaîne de valeur. Et 30 % à 50% du phosphore présent dans les minerais ne serait même pas récupéré et, de ce fait, n’entrerait pas dans les circuits de produits. »
Les résidus miniers sont composés de solvants ayant servis à l’extraction mais également de la partie des minerais n’ayant pu être récupérée. Ils sont stockés pour traitement, soit récupérés. Aussi, l’auteur préconise la création de nouveaux modèles économiques qui « prendraient notamment en compte le véritable prix de la matière première, externalités et impacts environnementaux compris ».
La planète ne va pas manquer de phosphore. A l’échelle de la planète, les gisements en phosphore sont estimés à 300 milliards de tonnes dont 69 milliards de tonnes sont exploitables compte tenu des techniques disponibles actuellement.
Et sur ces 69 milliards de tonnes, 72 % sont localisées au Maroc.
L’industrie du recyclage des phosphates en Europe est concurrencée par l’exploitation minière, moins contraignante écologiquement. Raphaël Danino-Perraud souligne que les produits issus du recyclage des phosphates sont utilisés pour l’agriculture conventionnelle.
La réduction de l’empreinte environnementale en phosphore de l’ensemble de la filière impose de nouveaux procédés d’exploitations mais aussi l’application, à l’échelle mondiale, de normes de pollution et de toxicité (imposer notamment la réduction de la teneur en cadnium de 60 mg/kg à 20 mg/kg) afin de réduire les distorsions de concurrence entre les pays producteurs d’engrais d’une part et les pays consommateurs d’autre part.
Les agriculteurs européens paient plus chers leur engrais que ceux d’autres pays où la législation est moins exigeante.
Ci-dessous, l’usage de plastiques est fréquent et essentiel en agriculture (photo Adobe).
les champs ne doivent plus servir de décharges : https://www.youtube.com/watch?v=w7Ab4nRgWv0
La pollution de l’air en ville , facteur aggravant du Covid-19
https://www.youtube.com/watch?v=tz_ZCZgDUd4
les phosphates sont épandus avant de s’écouler dans les nappes phréatiques :
Arrêter de dire des bêtises. Lorsque la parcelle est neutre au niveau du pH, le phosphore est l’élément le plus stable dans le sol, il ne se déplace que de quelques centimètres horizontalement et verticalement. C’est le stimulant racinaire par excellence. Pourquoi met-on du phosphore en localisé dans la raye de semis proche de la graine, c’est justement à cause de son immobilité et de sa fonctionnalité. Il doit être proche des premières radicelles afin de permettre la rhizogenèse. C’est l’élément starter de toute plante. Et il est facilement fixé par l’excès calcique : c’est pour cela que le meilleur engrais starter est le 18/46. Il fait gagner à toutes les cultures de printemps (betterave, pommes de terre, maïs, légumes) entre 5 et 8 jours ce qui permet soit de récolter avant soit de produire plus de matière sèche car le cycle végétatif peut être agrandi de 5 à 8 jours. Cet engrais permet aussi d’accélérer la minéralisation du phosphore et de l’azote organique qu’il soit dans le sol ou amené par un apport organique.
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on demande à l’agriculture française de laver plus blanc que blanc alors qu’ aucune collectivités ne pourrait accepter de telles exigences environnementales !
80% des polluants des mers proviennent des ruissellements urbains (caniveaux) et des stations d’épurations des villes justement hors normes qui utilisent les campagnes pour déverser leurs déchets !
Il y a surement des progrès à faire dans l’agriculture mais c’est l’arbre qui cache de plus en plus mal la misère des villes !