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Piétin verse, un risque variable selon le secteur

Le risque piétin verse est largement déterminé par l’histoire agronomique de la parcelle. Voici les prévisions dans trois régions : Auvergne, Centre, et Ile-de-France.

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L’observation de piétin verse par le passé, un retour fréquent du blé et en particulier une succession blé sur blé, une date de semis précoce sont autant de facteurs favorables à la maladie.

Cette maladie dont les symptômes se localisent uniquement en bas des tiges, engendre généralement peu de dégâts surtout si les conditions de remplissage sont favorables. Les attaques précoces peuvent cependant fragiliser la tige et entraîner une verse parasitaire précoce, ce qui complique la récolte et provoque des pertes de rendement parfois importantes associées souvent à une dégradation de la qualité.

La meilleure des protections : la résistance variétale

Les variétés avec des notes de sensibilité GEVES de 5 et au-delà ne justifient pas de traitement.

Figure 1 : échelle de résistance des variétés de blé tendre au piétin verse – Echelle 2015/2016
Source : Arvalis – Institut du végétal

Evaluer le risque pour les variétés sensibles

L’estimation du risque piétin verse est largement déterminée par les conditions agronomiques de la parcelle (potentiel infectieux, milieu physique, variété et date de semis) et la prise en compte du climat de la levée du blé jusqu’au début montaison (risque évalué par le modèle TOP). Une estimation est possible à partir de la grille d’évaluation (figure 2). Il conviendra de prendre en compte le risque évalué par le modèle TOP au moment où les blés atteignent le stade épi 1 cm.

Figure 2 : grille d’évaluation du risque piétin verse

Source : Arvalis – Institut du végétal

Le modèle prédit à la date d’aujourd’hui :
– en Auvergne : un risque faible sur des semis aux dates « normales » à légèrement précoces.
– en région Centre : pour les parcelles actuellement au stade épi 1 cm (semis les plus précoces), un risque élevé en Eure-et-Loir, moyen à l’est du Loiret, en Loir-et-Cher et en Indre-et-Loire, faible dans l’Indre, le Cher et à l’ouest du Loiret.
Pour les semis tardifs, des contaminations primaires ou secondaires se sont produites cette semaine dans le Loiret, l’Indre, l’Indre-et-Loire, en Eure-et-Loir et en Loir-et-Cher. Le risque climatique augmente donc pour ces situations.
– en Ile de France : un risque élevé pour les semis précoces, moyen pour les semis intermédiaires et tardifs.

Observer les parcelles pour conforter sa prise de décision

Observer à partir du stade « épi 1 cm » au moins 40 tiges (maîtres-brins) prélevées dans l’ensemble de la parcelle.

– Si moins de 10 % des tiges sont atteintes (< 4 tiges / 40), pas d’intervention à prévoir.
– Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité est incertaine. Un traitement peut s’avérer utile sans que l’on puisse à ce stade garantir sa rentabilité qui sera fonction du climat, de la nuisibilité finale de la maladie et du prix des produits employés.
– Si 35 % ou plus des tiges sont atteintes (14 tiges / 40), un traitement contre le piétin verse s’impose. A réaliser rapidement, avant le stade 2 nœuds.

Edouard Baranger, Michel Bonnefoy, Delphine Bouttet, Chloé Malaval Juery, Agnès Treguier (Arvalis – Institut du végétal)

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