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Panama papers, un céréalier de Dordogne va-t-il hériter d’un Modigliani ?

Qui l’eût cru ? Les fameux Panama papers concernent aussi l’agriculture ! En tout cas, un agriculteur, descendant du possesseur présumé d’une toile du maitre Amadéo Modigliani, qui trouverait dans les révélations récentes les preuves de ses droits à la succession.

Les Panama Papers, vous connaissez forcément si vous avez ouvert un journal, ou allumé une télévision ou une radio ces derniers jours : il s’agit de fichiers qui éclatent au grand jour, qui donnent de (nombreux) noms de personnes ayant fait transiter des fonds par une banque panaméenne pour éviter de payer des impôts sur des transactions ou un patrimoine. Et en l’occurrence, c’est bien de patrimoine qu’il s’agit.

L’exploitant agricole concerné s’appelle Philippe Maestracci, céréalier en Dordogne (à La Force, pas très loin de Bergerac), aujourd’hui âgé de 71 ans. Il est le petit-fils d’un antiquaire juif qui aurait été spolié par les nazis de la toile « Homme assis (appuyé sur une canne) » signée de Modigliani. Celle-ci a en effet été vendue, en juillet 1944, seulement 16 000 francs, soit l’équivalent de 3 600 de nos euros actuels. Depuis, elle a disparu, avant de réapparaître, cette fois achetée par une obscure officine de Panama, en 1996…

Un tableau estimé à 25 millions de dollars

Dans leur enquête d’investigation réalisée à partir des Panama Papers, les journalistes du Monde démontrent que les familles acheteuses en 1944 et détentrices actuelles du tableau sont liées, et que les différents cheminements de sociétés racheteuses intervenus entretemps (c’est un peu compliqué, je vous invite à lire l’article du Monde si vous souhaitez les détails) n’ont eu que pour objectif de brouiller les pistes.

En d’autres termes, s’ils ne donnent pas totalement raison à l’agriculteur, petit-fils du possesseur du tableau (il manque encore des chapitres à l’histoire de ce tableau), ils lui donnent des arguments sérieux pour revendiquer « son » bien ! Celui-ci est aujourd’hui estimé à 25 millions de dollars, soit 21,9 millions d’euros… De quoi changer son semoir et sa moissonneuse et même de les faire chromer, sans rien emprunter !

Pour autant, ces révélations ne sont encore que journalistiques, ils reste des étapes avant que ce tableau ne soit restitué au propriétaire présumé, d’autant quil faut d’abord le retrouver. Peu de temps après les révélations issues des Panama Papers, des perquisitions ont ainsi été lancées à Genève (enquête en cours)…

 

En savoir plus : http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/08/panama-papers-les-documents-de-mossack-fonseca-revelent-le-veritable-proprietaire-d-un-modigliani-disparu_4898303_4890278.html (l’affaire a fait le tour des médias, elle est très bien expliquée dans cet article du Monde) ; http://www.france24.com/fr/20160408-panama-papers-modigliani-spolie-1944-retrouve-a-geneve (autre article, comprenant l’estimation de la toile aujourd’hui) ; http://www.lemonde.fr/panama-papers/article/2016/04/09/panama-papers-perquisition-a-geneve-a-la-recherche-du-modigliani_4899298_4890278.html (des perquisitions à Genève).

Notre illustration d’ouverture est une copie d’écran de la vidéo diffusée sur Le Monde.

Ci-dessous, la toile concernée, dans toute sa hauteur. Amedeo Modigliani, « Homme assis (appuyé sur une canne) », 1918 Huile sur toile, 126 × 75 cm COLLECTION PRIVÉE / BRIDGEMAN

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