La Russie est en cours d’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce. Les accords internationaux sont signés, il ne reste plus que l’adoption officielle du parlement russe, la Douma, attendu incessament. Si, politiquement, Vladimir Poutine s’en félicite, les agriculteurs russes, eux, redoutent l’ouverture de leurs frontières et une concurrence étrangère accrue.
D’un côté, il y a le discours optimiste de Vladimir Poutine, en substance : « On peut adhérer à l’OMC sans se fixer de buts précis. Une telle démarche risque d’entraîner des conséquences fâcheuses, et nous connaissons des exemples qui en témoignent. Mais on peut aussi y adhérer comme l’ont fait certains pays qui ont profité au maximum de l’OMC pour stimuler leur développement national. » (lien source en fin d’article).
De l’autre, l’inquiétude des producteurs russes. Il craignent le libre-échangisme, autrement dit la baisse des droits de douane à l’entrée en Russie des produits étrangers, et de ce fait une concurrence à laquelle ils ne sont pas habitués. Tant et si bien que les lobbies agricoles (et pas seulement, d’autres secteurs économiques ont les mêmes inquiétudes) tentent d’intervenir auprès de la Douma pour cette adhésion à l’OMC ne soit parachevée qu’avec des conditions de respect d’une ligne protectionniste. Cela semble évidemment difficile, car cela signifierait une renégociation entière de l’adhésion russe à l’OMC.
Il semble qu’il y ait un pas entre la vision du politicien et celle des économistes : le premier estime que l’adhésion à l’OMC permettra à son pays de mieux exporter, les autres craignent à l’inverse les importations massives. La vérité se situe probablement entre les deux, certains secteurs profiteront, d’autres pâtiront. Qu’en sera-t-il, au niveau de l’agriculture, en Russie, et ailleurs dans le monde du fait de l’entrée de la Russie ? Il est aujourd’hui bien trop tôt pour répondre.
En savoir plus : http://fr.ria.ru/politique/20120411/194267622.html (le discours de Poutine) ; http://www.momagri.org/FR/regards-sur-l-actualite/_1073.html (l’analyse de Momagri).