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Montauban bloqué par les agriculteurs qui veulent défendre les zones défavorisées

Plusieurs actions syndicales ont eu lieu ces derniers jours pour préserver le zonage des terres considérées comme défavorisées, et donc assujetties aux aides. Voici l’exemple de celle de ce mercredi 24 janvier, où plus de 1000 éleveurs et près de 140 tracteurs d’Occitanie ont bloqué Montauban.

Les représentants de la région Occitanie de la Frsea et des JA sont ressortis de la préfecture du Tarn-et-Garonne à Montauban quelque peu rassurés. Ils ont en effet obtenu une prise en compte de leurs contre-propositions quant au zonage des communes défavorisées.

Réunion au ministère de l’Agriculture ce vendredi

Désormais celles-ci seraient près de 900 dans la région à réintérer le dispositif, contre 1058 qui en étaient exclues, selon le plan proposé le mois dernier par le gouvernement. En tout cas, le préfet Pierre Besnard leur a indiqué qu’il va suggérer cela au ministre de l’Agriculture. Lequel doit présider une dernière réunion nationale ce vendredi 26 janvier pour présenter la nouvelle carte. Reste que les agriculteurs ont mis la pression sur le représentant de l’Etat. Pendant plusieurs heures ce mercredi, ils ont défilé dans le centre de la cité d’Ingres avant que les près de 140 tracteurs dépéchés ne déversent des tonnes de lisier, fumier et pneus devant la préfecture.

C’est même une ville presque en état de siège qu’ils ont investie, dès potronminet, puisque les transports scolaires avaient été supprimés, une douzaine d’écoles réparties sur le parcours fermées, ainsi qu’un lycée et un collège et les services préfectoraux comme ceux de la DDT (direction départementale des territoires). Car cette question des zones défavorisées, qui bénéficient d’indemnités compensatoires pour handicaps naturels, a le don de mettre les nerfs des agriculteurs d’Occitanie à rude épreuve. La décision est tout d’abord arrivée par l’Union européenne qui a demandé aux Etats membres de réviser les critères de définition de ces zones à l’horizon 2019.

En cause, une aide européenne de 5 à 12 000 € par exploitation

Puisque cette aide qui concerne l’élevage émane de l’Europe et s’élève entre 5 000 et 12 000 € par an et par exploitation. Une subvention inconnue du grand public, mais ô combien importante dans les trésoreries. Or l’ultime carte présentée le 20 décembre dernier s’est avérée, selon les organisations syndicales agricoles, très défavorable à l’Occitanie. « Nous sommes même les plus mal lotis de France ! » disait hier haut et fort dans les hauts-parleurs Benjamin Constant, le président des JA du Gers. « On a déjà eu un gouvernement mou, celui d’aujourd’hui avance en marche arrière. On est en train de condamner nos territoires avec cette richesse qu’est l’agriculture. C’est pour cela que nous sommes mobilisés pour réparer une injustice criante et inacceptable. » Et le responsable d’estimer que, si l’aide disparaît, cela porterait un rude coup à l’installation des exploitants, ainsi qu’à leur mise aux normes et donc au développement de leurs exploitations.

Dans le cortège, de nombreux jeunes avaient fait le déplacement pour Montauban. A l’image de Dorian Biffe. A 22 ans, il a repris l’exploitation céréalière de 80 hectares de ses grands-parents à Villefranche-de-Lauragais, à une trentaine de kilomètres au sud de Toulouse, en Haute-Garonne et lui aussi ne décolère pas. « Nos revenus sont déjà faibles à cause des prix de vente très bas, si en plus on perd cette aide, on ne pourra plus rien compenser et beaucoup de nous vont tout arrêter. On n’aura vraiment plus aucune rentabilité. C’est impensable de voir ça ! »

Une autre manifestation à l’identique doit se produire ce vendredi, devant la sous-préfecture de Parthenay (dans les Deux-Sèvres), cette fois avec l’ensemble des organisations syndicales (Coordination rurale et Confédération paysanne en plus de Fnsea et JA). Le gouvernement doit rendre sa copie à Bruxelles à la fin du mois de mars. Si elle ne convient pas, les organisations agricoles promettent de mobiliser à nouveau leurs troupes. Mais leurs responsables n’envisagent pas une telle issue négative.

 

Ci-dessous, pendant plusieurs heures un bon millier d’éleveurs ont défilé dans les rues de la cité d’Ingres pour défendre les zones défavorisées d’Occitanie.

Près de 140 tracteurs ont déversé plusieurs tonnes de lisier, fumier et pneus devant la préfecture de Montauban.

 

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