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Marchés de la fertilisation – La souveraineté alimentaire de l’Union européenne en jeu

En Union européenne, l’emploi d’engrais serait conditionné par le renforcement des mesures environnementales limitant leur utilisation et par l’évolution des pratiques culturales.

En France, Fertilizer Europe anticipe une diminution proportionnellement plus importante de la consommation d’engrais azotés (-12 % – 13 %) et phosphorés (- 5 %) qu’à l’échelle de l’Union européenne mais davantage de potassium sera utilisé pour accompagner notamment l’essor de la production de pommes de terre.

« La demande en engrais dépend du projet que la France veut donner à son agriculture », expliquent les auteurs d’une « Etude sur le fonctionnement général du marché des engrais minéraux dans la situation spécifique des filières grandes cultures » (280 pages) » rendue publique par FranceAgriMer. Or depuis quelques années, la vocation exportatrice de la France est remise en cause.

A l’horizon de 2032,  la consommation  européenne d’engrais minéraux en unité fertilisante devrait globalement diminuer de -4 % pour l’azote, -1 % pour le phosphore et augmenter de +2 % pour le potassium, selon Fertilizer Europe, l’organisation européenne de l’industrie des engrais.

En fait, l’emploi d’engrais en Union européenne serait conditionné par le renforcement des mesures environnementales et par l’évolution des pratiques culturales

Sa dépendance croissante aux importations de matières premières, produits intermédiaires et engrais finis devrait s’amplifier à l’avenir si les engrais consommés sont est de plus en plus importés. Dans un marché mondial en croissance, elle poserait de nouveaux risques d’approvisionnement dans un contexte de multiplication des conflits.

« Les perspectives de diminution d’utilisation d’engrais en UE et en France pourraient marginaliser un peu plus les acteurs européens de la production et de la distribution », soulignent en d’autres termes les auteurs de l’étude  de FranceAgriMer sur les engrais.

Marchés mondiaux en forte croissance

A l’horizon de 2027, la demande mondiale d’engrais sera portée par l’Asie du Sud et l’Amérique Latine. Mais l’Afrique sera par la suite le marché à la croissance la plus rapide. Selon l’International Fertilizer association (IFA), la consommation mondiale d’azote devrait augmenter de 9 % par rapport à 2022 (+9,4 Mt) et atteindre 115 Mt, celle d’engrais phosphatés de 6 Mt (50,2 Mt ; +14 %) et de potassium de 5,1 Mt (40,6 Mt, +14 %).

Pour y répondre, l’IFA anticipe une progression des capacités de production d’engrais azotés de 9% (+10,9 Mt), de 12 % de phosphate (+7,4 Mt P2O5) et de 17 % pour la potasse (+7,1 Mt).

Cette croissance serait néanmoins plus faible qu’entre 2010 et 2021. Elle était alors de 22%, la production d’engrais passant alors de 160 Mt à 197 Mt eq N+P2O5+K2O.

Par ailleurs, la transition énergétique devrait accroitre la compétition des usages pour les ressources en phosphore, soufre et ammoniaque. Par exemple, le marché de l’ammoniaque triplerait dans les décennies à venir, (IRENA, 2023) car elle pourrait être vectrice d’énergie bas carbone par son usage comme carburant, notamment pour le transport maritime ou comme combustible, pour le stockage de l’énergie (Power-to-Ammonia). Ces nouvelles utilisations représenteraient plus de la moitié de la consommation d’ammoniaque bas carbone à l’horizon 2050.

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