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Marché d’Ici, plateforme de produits agricoles et artisanaux, supprime les intermédiaires

Ils y travaillent depuis trois ans et ça y est, ils sont prêts. La plateforme Marché d’Ici est ouverte officiellement ce 2 juillet 2018.

L’initiative est portée par quatre jeunes gens de 38 ans qui se sont connus sur les bancs de l’école à Lavardac dans le Lot-et-Garonne, une commune de 2500 habitants. Issus des secteurs de la communication, de la ruralité et d’internet, ils ont pris le temps de peaufiner leur plateforme. La place de marché en ligne qu’ils lancent rendra disponibles des produits alimentaires et artisanaux en direct du producteur et sélectionnés pour leur qualité, leur traçabilité et leur mode de production.

« Nous n’acceptons aucun revendeur » explique Peter Spitz qui a rejoint l’équipe récemment. Le « manger français » accessible facilement et rapidement.

Si de nombreuses plateformes existent déjà sur ce créneau, « la spécificité de Marché d’Ici repose déjà sur la  grande réactivité en terme de logistique. (…) Nous travaillons avec les plus grands transporteurs, comme Chronopost et Chronofresh pour les produits frais », souligne Peter Spitz.

L’argent est versé directement sur le compte bancaire du producteur

« Nous pourrons faire appel aussi à MondialRelais, DDP », soutient Romain Capelle, un des fondateurs. « C’est finalement le client qui choisira sa société de livraison. L’idée est aussi de faire appel aux transporteurs locaux. » La plateforme veut ainsi pouvoir s’adapter à chaque exigence. L’autre spécificité, ensuite, c’est une totale transparence sur les prix, avec des coûts de fonctionnement réduits. « Nous prenons 10 % incluant les frais bancaires inclus, soit environ 8 % pour Marché d’Ici. L’argent est versé directement sur le compte bancaire du producteur. » La marketplace s’est rapprochée de Mangopay, filiale de Leetchi (société française de cagnotte en ligne) pour « une meilleure re-distribution des richesses ». Elle équipe déjà  plus de 1 500 plateformes de places de marché et de financement participatif, en France.

Le producteur pourra ainsi expédier 2 kg de produits, en France ou en Belgique, pour un coût de 5,49 € TTC. « L’idée est que le consommateur puisse se faire livrer là où il veut en moins de 24 heures ». Du côté du producteur qui fixera directement son prix de vente, il n’aura qu’à imprimer l’étiquette d’expédition, et emballer le produit. Marché d’Ici se charge de la logistique. « Notre éthique se base sur une charte de confiance et nous pouvons, à n’importe quel moment, exclure un vendeur qui ne joue pas le jeu. ».Pour les produits carnés par exemple, il faudra impérativement que « les animaux soient nés, élevés et abattus en France ». « Nous faisons signer une charte de confiance à chaque nouveau commerçant et l’ensemble des documents sont validés par la DGCCRF (Ndlr : service officiel des fraudes). »

De 200 à 1500 producteurs dès le mois de septembre

« Nous avons déjà plus de 100 producteurs inscrits sur notre plateforme et nous espérons monter très vite en puissance, de façon à ce que les consommateurs puissent s’approvisionner dès le mois de septembre », explique Peter Spitz. « Nous n’imposons rien au producteur mais nous nous adaptons à lui tout le temps, c’est notre particularité », affirme Romain Capelle. « Nous nous sommes rendus compte que l’attente et le besoin des producteurs étaient très grands et la réactivité et notre souplesse doivent faire la différence », ajoute-t-il quand on lui demande la particularité dans cet univers déjà largement occupé.

L’objectif est d’atteindre rapidement 1500 à 2000 producteurs, de toute la France et touts produits confondus. La plateforme est dédiée aussi à d’autres produits artisanaux, dans les secteurs de la cosmétique, de l’épicerie, ou du jardinage…
 


En savoir plus : https://marchedici.fr (site internet de Marché d’Ici) ; @marchedici (compte Twitter) ; https://www.facebook.com/marchedici (page Facebook).

Notre illustration ci-dessous est une copie d’écran de la vidéo ci-dessus.

1 Commentaire(s)

  1. _dans la trilogie producteur/transformateur/consommateur, les start’ up appartiennent au « collège » des transformateurs (elles ne « suppriment » pas, elles « remplacent ») , ce sont (vertueux ou pas) des « intermédiaires » qui fonctionnent avec la même logique de marge : le rapprochement entre producteur et consommateur est devenu un produit à part entière de plus en plus « marketer » alors qu’il n’est qu’une prestation.
    Il est intéressant de voir ici les produits et producteurs ciblés : alimentaire, artisanat, hygiène, cosmétique…on est bien dans le monde de la communication où l’on joue sur l’affect’ et l’éthique à la recherche du cercle des poètes disparus…
    Le produit agricole en intégrant la logique de l’efficience a perdu l’essentiel de la crédibilité pour le consommateur, le « paysan » qui portait seul la confiance du produit « sain » constitue aujourd’hui, avec les industries agro-alimentaires les deux maillons  » forts  » de la défiance pour un produit « suspect » soumis aux contraintes du marché dit « libre et non faussé » …
    Les GMS responsables et initiateurs de cette logique visent désormais à s’en démarquer aux yeux des consommateurs en jouant sur une nouvelle stratégie avec une mise en scène qui n’a rien a envier à Molière (Tartuffe) : après le « drive » et le catalogue en ligne qui sont les premières réponses aux plateformes des GAFA et strart’up, après l’évolution des magasins vers une image « positive » (rayons bio, rayons circuits courts, ambiance « cosy », photovoltaïque sur le toit et micro éoliennes pour éclairer des parking en evergreen , voiture/vélo électriques etc..), le rapprochement avec le producteur se veut désormais le troisième étage « social et environnemental » de la fusée … le consommateur étant a priori « aussi »un citoyen qui s’exprime désormais plus avec sa carte de crédit qu’avec son bulletin de vote (le rapport de « confiance » étant là aussi à retrouver…), l’objectif est ici de le faire « adhérer » au « prrrojet « …avec sa carte de fidélité.
    On en revient donc ici au problème de base : le producteur est le PROPRIETAIRE de son produit c’est lui qui définit SON cahier des charges qui donnera la VALEUR (et donc la marge) à SON produit, le consommateur est l’UTILISATEUR du produit c’est lui qui adhère au cahier des charges en acceptant la VALEUR (et donc le prix) du produit, les transformateurs sont des INTERMEDIAIRES nécessaires qui sont les maillons UTILES définis par le cahier des charges qui intègre la qualité et le prix de leur prestation .
    Les circuits longs de la société urbaine et consumériste ne sont pas dans cette logique « sans limites » qui a toujours été organisée par les « marchands » (intermédiaires), à l’inverse des circuits courts de la société rurale organisée sur la complémentarité des producteurs dans un espace restreint. Dans ce projet de circuits courts en « direct producteur » pour les produits ciblés (alimentaire, artisanat, hygiène, cosmétique …voire jardinage) avec les outils des réseaux dits »sociaux » on passe de la ruralité géographiquement délimitée des échanges complémentaires à l’urbanité ouverte des échanges solidaires.
    Si c’est bien « le producteur qui fixera directement son prix de vente », la limite géographique du « court », qui est ici considérée comme secondaire (espace/temps) pose le problème des limites de « l’acceptable » au regard de l’environnement et du social … cette « limite  » est ici portée par le consommateur qui en porte SEUL la responsabilité en choisissant de rentrer ou pas dans « l’ubérisation » du transport qui est sous entendue dans la présentation et dans sa capacité à définir le rayon de son économie circulaire.
    On passe donc ici du Tartuffe des GMS au Ponce-Pilate de la start ‘up qui a rédigé « son » cahier des charges d’intermédiaire en inversant la responsabilité des valeurs, le producteur est ici « exempt » de reproche éthique c’est le consommateur qui porte cette responsabilité….

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