Sur un sujet comme "sauver l'élevage", on aurait pu s'attendre à ce que les syndicats agricoles oublient un temps leurs rivalités pour parler d'une même voix, puisque finalement tous disent vouloir sauver les éleveurs. Il n'en a rien été. Micro ouvert aux différents responsables.
7000 agriculteurs avec 1733 tracteurs ont défilé dans Paris le jeudi 3 septembre sous le fanion de la Fnsea. Leurs revendications pourraient aussi être celles des agriculteurs des autres syndicats minoritaires et pourtant ces derniers n’ont lancé aucun appel à la mobilisation.
Pour les syndicats minoritaires, la manifestation du 3 septembre dernier était celle d’agriculteurs qui défendaient un modèle libéral et productiviste. Et les dirigeants de la Fnsea portent une grande responsabilité de la crise que vivent actuellement les paysans. « Les revendications de la Fnsea n’ont pas d’autre objectif que celui de conforter un système libéral qui ne marche pas en s’adressant au gouvernement pour demander des aides afin de le redresser jusqu’à la prochaine crise », défend Bernard Lannes, président de la Coordination rurale. Il prône « d’abord un plan de désendettement de l’élevage avec des enveloppes d’aides qui couvrent le besoins. Il faut que la France retrouve son autonomie alimentaire ».
Côté Confédération paysanne, « on reconnaît évidemment le ras-le-bol des paysans, explique Josian Polach, secrétaire national. La crise porcine est dramatique et les éleveurs laitiers doivent encore s’attendre à une nouvelle baisse du prix à l’entrée de l’hiver. Mais il n’est pas question de prendre part au round politique de Xavier Beulin. » Il estime que le plan d'investissement de 3 milliards d’euros, « n’est rien d’autre qu’un plan de licenciement. Il sert les intérêts des industriels en voulant encore accroître la taille des exploitations pour les rendre plus compétitives. Mais il ne résoudra en aucune manière les difficultés des agriculteurs ».
Pour le Modef, « le 3 septembre dernier, la Fnsea n’a, ni plus ni moins, engagé un rapport de force avec le gouvernement pour montrer que le syndicat peut paralyser la France », analyse Jean Mouzat, son président, qui estime défendre une agriculture de territoires avec de petites structures familiales.
Pour le syndicat majoritaire également, manifester ensemble semblait difficile à réaliser. Christiane Lambert, première vice-présidente de la Fnsea explique : "Tout l'été, nous avons mené 500 rassemblements pour faire bouger les choses par rapport à la crise de l'élevage. Tout en essuyant les critiques de la Coordination Rurale et de la Confédération paysanne. La Confédération obéit à une idéologie, avec un modèle qui serait fait uniquement de circuits courts. Tandis que la Coordination a besoin de ré-exister, et tente d'y arriver en critiquant, puisque mobiliser en nombre, c'est difficile pour eux. Pendant que nous agissions cet été, nous avons été critiqués, y compris jusqu'aux personnes avec une campagne de dénigrement face à notre président Xavier Beulin. Nous, à la Fnsea, nous avons réalisé l'unité syndicale, puisque les 1733 tracteurs - c'est la première fois qu'il y en avait autant - venaient de toutes les professions agricoles, avec des céréaliers mobilisés au milieu des éleveurs."
Des points de vue évidemment différents et parfois opposés, et surtout une tension palpable tendant à la rivalité. Cette dernière va se poursuivre ce lundi 7 septembre à Bruxelles. La "grande" manifestation agricole sera organisée par le Copa-Cogeca, qui représente les syndicats européens majoritaires. 5000 agriculteurs y sont attendus, dont 2000 français, de la Fnsea donc. Tandis que la Conf' tout comme la Coordination manifesteront de leur côté au sein de l'European Milk Board, au même moment, dans un cortège qui devrait contenir près de 1500 manifestants selon la presse belge...
Au sein de la profession, des voix discordantes... En France, comme en Europe.
Ci-dessous, chez les agriculteurs aussi, ce n'est pas simple...
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