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Maladies des blés, jusqu’à quand intervenir ?

Avec les conditions climatiques actuelles et pluvieuses favorables au maintien du potentiel des cultures et aussi à la progression des maladies foliaires, des questions sont posées autour de l’intérêt d’interventions fongicides tardives. Quels ajustements sont possibles et jusqu’à quand peut-on rentabiliser un fongicide ?

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Vis-à-vis du risque fusariose des épis

Rappel : Les meilleures efficacités sont obtenues avec des interventions tout début floraison, à la sortie des premières étamines. A la fin floraison, les interventions fongicides visant les fusarioses perdent une grande partie de leur efficacité. Des interventions ont été réalisées cette année pour pallier ce risque et aussi pour contrôler la rouille brune très présente depuis 15 jours.

Restent les blés tendres et blés durs semés tardivement qui sont au stade début floraison. Compte tenu des conditions pluvieuses actuelles, une protection fongicide à floraison est à programmer dès que possible.

Vis-à-vis de la protection feuille (septoriose, rouilles)

Une intervention fongicide est valorisée jusqu’à la chute des étamines soit jusqu’à 15 jours à 3 semaines après l’épiaison, selon le potentiel de la parcelle. Même si les symptômes des champignons pathogènes progressent sur le feuillage, une intervention supplémentaire au-delà de ce stade est rarement valorisée car la céréale termine son cycle de végétation et que, dans notre région, celui-ci est fréquemment écourté par l’échaudage qui réduit la période de protection à couvrir. De nombreuses situations ont dépassé ce stade cette année dans la région.

Toutefois, le climat actuel propice aux nouvelles contaminations pose la question de l’intérêt d’un fongicide tardif.

Les expérimentations conduites par Arvalis – Institut du végétal pour évaluer l’intérêt d’un fongicide tardif montrent que celui-ci ne se justifie d’un point de vue technico-économique que dans des situations bien particulières :

• fin de cycle de la culture prolongée par l’absence de déficit hydrique et d’échaudage thermique

• + pression des maladies foliaires importante avec des contaminations tardives (comme les années 2007 et 2008 notamment)

• + applications fongicides effectuées à dernière feuille étalée/épiaison à dose réduite (persistance d’action plus faible).

Dans un tel contexte, le gain de rendement permis par une ré-intervention jusqu’à 400 °C après épiaison (3 à 4 semaines après épiaison) variait de 0 à 7 quintaux bruts avec une valorisation de l’intervention dans un cas sur deux.

Quelques repères 2016 pour décider

Situations où le stade épiaison + 430 °C (grain formé, aqueux à laiteux) est dépassé

Il est trop tard pour une intervention fongicide. Cela correspond aux épiaisons de fin avril à début mai dans la région soit de nombreuses situations.

Situations où le stade épiaison + 430 °C non encore atteint

Ces situations correspondent aux parcelles les plus tardives, dont les épiaisons sont postérieures au 10 mai.


Protection fongicide déjà appliquée : 


Les cas pouvant justifier une dernière intervention restent donc très minoritaires dans la région. Ce type d’intervention doit être réservé aux situations favorables (sols profonds).

Dans tous les cas, on veillera à respecter le délai Avant Récolte (DAR > 35 jours ou BBCH <71 soit grain formé).

Tableau 1 : Date d’atteinte d’un cumul de température de 430°C base 0°C pour différentes dates d’épiaison et différents postes météo de la région Poitou-Charentes et des Pays de la Loire (mise à jour 28/05/2016 – Données Météo France) :

 

Anne-Monique Bodilis, Céline Drillaud, Jean-Louis Moynier (Arvalis – Institut du végétal)

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