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Maïs, zoom sur la carence en potasse

Depuis quelques années, les cas de parcelles de maïs présentant des carences en potasse sont plus nombreux dans la région. En cas de carence sévère, les conséquences peuvent être lourdes sur la production. Il est donc important de faire le bon diagnostic au champ et d’identifier les situations à risque, pour corriger la situation le cas échéant.

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Des symptômes assez typiques

En situation de carence en potasse, les symptômes sur maïs peuvent apparaître à partir du stade 4 – 5 feuilles. Ils sont assez caractéristiques :
– à l’échelle de la parcelle, on observe une réduction de la taille et un jaunissement des plantes, par foyer. La culture est irrégulière : des plantes de petite taille côtoient des plantes de taille normale.
– les feuilles les plus âgées sont les plus affectées : jaunissement puis brunissement et enfin nécrose des feuilles, de la pointe vers la base du limbe.
– le dessèchement des bords du limbe est également un symptôme caractéristique.

Photos 1 à 4 : symptômes de carence en potasse sur maïs

Les rotations fourragères sont les plus exposées

Les cultures fourragères, comme le maïs fourrage et les prairies temporaires, sont considérées comme des espèces moyennement exigeantes vis-à-vis de la potasse. Mais leur teneur en potasse est particulièrement élevée (tableau 1). Par ailleurs, les besoins du maïs en potasse sont précoces puisque 90 % des quantités absorbées le sont avant le stade floraison.

Tableau 1 : Besoin en potasse de quelques cultures fourragères
(source Comifer, 2007)


Les carences en potasse sur maïs sont généralement diagnostiquées dans les parcelles avec un retour fréquent de cultures fourragères : maïs fourrage et prairies dont une part importante est parfois exploitée en fauche. Bien que situées sur des exploitations d’élevage, ces parcelles avec des niveaux de rendement moyens à élevés, peuvent recevoir des quantités relativement faibles de produits organiques. L’analyse de terre révèle alors un appauvrissement de la teneur du sol en potasse et confirme le diagnostic.

A noter que la carence en potasse peut aussi affecter le rendement des autres cultures fourragères (graminées ou légumineuses), mais dans ce cas, on n’observe pas de symptômes typiques en végétation.

Tableau 2 : préconisation d’apport en kg K20/ha, exemple sur maïs fourrage pour des rendements moyens, en sol de limon, résidus du précédent exportés
(source Comifer, 2009 – CRAB, 2012)

Rappelons que les produits organiques constituent une très bonne source d’engrais PK : la potasse qui y est contenue est disponible à 100 % pour les plantes. Même dans les situations les plus carencées, aucun gain de rendement n’a été observé au-delà d’une dose de 200 kg K20/ha.

Des impasses de fertilisation potassique sont possibles, tant que la teneur de l’élément dans le sol reste au-dessus d’une valeur seuil (voir tableau). Une analyse de terre régulière est le meilleur outil pour raisonner ses apports et ne pas compromettre le rendement de ses cultures.

Sabine Battegay, Eric Masson, Michel Moquet, Benjamin Pointereau (Arvalis – Institut du végétal)

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