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Maïs, la France de plus en plus concurrencée par l’Ukraine en Europe

La France exporte entre 5 et 6 Mt de maïs par campagne sur le marché intracommunautaire, ce qui en fait le premier exportateur devant la Hongrie (3 Mt) et la Roumanie (2,5 Mt). Mais elle est devancée par l’Ukraine qui exporte plus de 8 Mt sur l’UE.

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80 % du maïs français part chez ses voisins directs

La France exporte 80 % de ses maïs directement chez ses voisins (carte 1).

Le premier client est naturellement l’Espagne qui se trouve proche de la principale zone de production de maïs en France, le Sud-Ouest. En moyenne triennale, la France y a expédié 1,6 Mt, à savoir 30 % de ses exportations totales.

Les Pays-Bas et la Belgique sont les deux autres principaux clients du maïs français avec respectivement 1,2 Mt et 0,8 Mt, avec des maïs plutôt en provenance de l’est de la France.

Viennent ensuite l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Irlande et le Portugal dans une moindre mesure. Avec 80 % de ses exportations effectuées sur ces pays, la France reste très dépendante de ses principaux clients frontaliers.


Carte 1 : Les principaux clients du maïs français

Source : France Export Céréales et Stratégie Grains

Une concurrence accrue venue de l’Ukraine

L’Union Européenne est un marché qui s’ouvre peu à peu à la concurrence venue de l’extérieur, et notamment de l’Ukraine. A titre d’exemple, l’Espagne qui importait il y a 10 ans 600 kt de maïs depuis les pays tiers, en importe désormais près de 1,5 Mt. Et le schéma est le même chez nos principaux clients (figure 1).


Figure 1 : évolution des parts de marché chez nos principaux clients (Espagne, Pays-Bas, Belgique, Italie et Royaume-Uni)

Source : France Export Céréales et Stratégie Grains


En 2008/09, nos principaux clients s’approvisionnaient à 90 % sur marché intracommunautaire. Cette part s’est dégradée au fur et à mesure des années pour atteindre moins de 50 % en 2016/17. En même temps, l’Ukraine a fortement progressé, passant de 3 % de part de marché en 2008/09 à près de 40 % en 2016/17. Cela est dû à une forte augmentation de sa production et de ses exportations sur les 10 dernières années. Qui plus est, le pays bénéficie de contingent à droits de douane réduits sur l’Union Européenne (2,7 Mt), et d’un autre à droit zéro depuis 2014 (1,025 Mt). Au total, ces quotas représentent près de 40 % des importations de la campagne 2016/17.

Les autres origines pays tiers présentes sur le marché intracommunautaire sont notamment l’Argentine et le Brésil, mais en quantité moins importante, faute de compétitivité.

Des volumes français plutôt stables qui n’ont pas suivi la hausse de consommation

Les parts de marché du maïs français ont fortement diminué ces dernières années (figure 2). Mais, le volume des exportations est plutôt stable et oscille autour de la barre des 5 Mt. Les maïs français n’ont pas suivi la forte augmentation des importations de la zone qui a été comblée par d’autres origines.

Et pour cause, avec une utilisation intérieure d’environ 9 Mt, le potentiel d’exportation dépend de la production qui varie entre 12 et 17 Mt selon les années. La France ne peut donc pas, à elle seule, approvisionner ses principaux clients. Toutefois, pour s’assurer de maintenir un volume export autour des 5 Mt, il faut continuer d’améliorer l’offre et d’être compétitif face à nos concurrents.


Figure 2 : Volume et part de marché des maïs français chez nos principaux clients (Espagne, Pays-Bas, Belgique, Italie et Royaume-Uni)

Source : France Export Céréales et Stratégie Grains

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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